
Paris, le vendredi 6 septembre 2019 - En région parisienne, en petite couronne ou en grande banlieue, les pharmacies sont depuis plusieurs semaines victimes de cambriolages en série. Selon des informations dévoilées par BFM TV et Le Parisien, au moins 25 d’entre-elles ont été visées par des vols, les trois premières semaines du mois d’août.
Un phénomène en recrudescence, loin d’être circonscrit à l’Ile de France comme en témoignent les nombreux articles parus cet été dans la presse régionale et qui pourrait ne pas relever de la seule impression d’insécurité, comme le démontre le dernier rapport de l’Ordre qui faisait état d’une hausse de 58 % des déclarations d'agressions en un an.
Le montant du butin est généralement assez faible, inférieur à 500 €, et les malfaiteurs sont rarement à la recherche de médicaments. Les auteurs seraient principalement des mineurs isolés (dans une affaire l'un d'eux était âgé de neuf ans rapporte BFM TV !) qui agiraient pour des réseaux.
« Le profil c'est 4 à 5 mineurs âgés d'une dizaine d'années, maximum 18 ans, qui auraient été placés à l’Aide sociale à l’enfance et qui se seraient échappés pour s'attaquer aux parapharmacies ou pharmacies », explique Christophe Gonzalez, secrétaire général Alliance Police nationale 77.
« Vu le profil je me dis que ça va nécessairement recommencer. Ce sont des mineurs donc on ne peut pas dire qu'on va les mettre en prison. On a l'impression qu'il s'agit d'un réseau puisque à chaque fois le profil est exactement le même. Malheureusement, je me dis que ça va recommencer », déplore un pharmacien de Fontenay-aux-Roses récemment attaqué.
Pharmacien : un bijoutier comme un autre ?
Les dégâts s’étendent largement au-delà du vol proprement dit « quand un cambrioleur coupe l'électricité et qu'on perd tous les médicaments entreposés au frigo, les dégâts sont forcément très importants », sans parler des bris de vitres et la mise hors service du rideau métallique note un professionnel dans le Quotidien du pharmacien.
Face à la multiplication de ces cambriolages, la police a décidé de renforcer les contrôles et les patrouilles autour des pharmacies de la région et certains officinaux s’interrogent, comme sur France Info : les pharmacies devront-elles bientôt être protégées comme des bijouteries ?
Mais les cambrioleurs auraient déjà une nouvelle et très inquiétante idée en tête : on note, de plus en plus, que certains voleurs n'hésitent pas à suivre des officinaux qui regagnent leur domicile au retour d'une nuit de garde pour les détrousser…
Xavier Bataille