Jamais deux sans trois (plans) pour les urgences !
Paris, le lundi 9 septembre 2019 - Après des premières
propositions en juin et un deuxième volet le 2 septembre, Agnès
Buzyn annoncera aujourd’hui une troisième batterie de réformes pour
les urgences.
Si la primeur de ces annonces sera réservée aux syndicats et
aux dirigeants hospitaliers, qu'Agnès Buzyn recevra à 15 heures,
trois mesures « chocs » ont d’ores et déjà fuité dans les
colonnes du Journal du Dimanche : la fin des fermetures de
lit, une réforme du financement et la création d'un numéro
unique.
En outre le ministre a promis sur France info le déblocage
d’une enveloppe conséquente et « un budget dédié pour régler la
crise ». « Je vais mettre de l'argent dans des solutions
pérennes, restructurantes, qui vont régler le problème des urgences
sur le long terme ». Ces nouveaux moyens pourraient dépasser
les 600 millions d’euros selon un "indiscret" du quotidien Les
Echos.
Fermeture de lits : la fin d’un dogme ?
Le député LREM Thomas Mesnier, qui est chargé d’une mission
sur les urgences, estimait sur France Inter le 28 août : « on
est arrivés au bout de la logique de fermeture des lits ». Le
ministre de la santé semble désormais sur la même ligne et
étudierait même des réouvertures de lits au cas par cas.
La deuxième mesure phare du projet qui consiste à supprimer le
système de la tarification à l’acte aux urgences, accusée
d’entrainer un cercle vicieux inflationniste devrait ouvrir la voix
à un mode de rémunération au forfait (en fonction du temps passé)
ou l'instauration de barèmes, modulés selon les
pathologies.
Agnès Buzyn serait également prête à officialiser la création
d'un numéro unique accessible à toute heure, dont les opérateurs
pourraient orienter les malades vers la ville ou l’hôpital. Mais
sur ce point rappelons que la bataille est rude et que les
médecins libéraux sont opposés à cette idée. Ils défendent plutôt
le déploiement, sur tout le territoire, du 116 117, une ligne
destinée à réguler les soins « non programmés » en médecine
de ville. Ils craignent en effet, avec le numéro unique, une
mainmise de l’hôpital sur le parcours de soins.
Ce plan, aussi ambitieux soit-il, ne suffira peut-être pas à
mettre un terme au mouvement, de même que ni la prime mensuelle de
100 euros versée depuis juillet ni les 15 millions d'euros pour
recruter des renforts estivaux n'ont empêché le mouvement de
s'étendre. Pas plus les propositions dévoilées la semaine dernière
comme « l'admission directe » des personnes âgées sans
passer par les urgences, la « vidéo-assistance » entre les
Ehpad et les régulateurs du Samu, ou encore l'envoi d'une ambulance
vers un médecin libéral pour les cas les moins « graves
».
Vers des arrêts de maladie groupés ?
Reste que le ministre saura vite si cet énième « plan
d'action » aura convaincu les grévistes : le collectif
Inter-Urgences tiens en effet son assemblée générale nationale
demain à Saint-Denis. Un événement qui a reçu le soutien de
plusieurs syndicats et associations de médecins hospitaliers qui
appellent à leur tour les praticiens « à rejoindre la
mobilisation » pour « mettre fin aux restrictions
budgétaires pour l'hôpital public ».
« On réfléchit à de nouveaux arrêts maladie groupés »,
indique en outre Hugo Huon du collectif inter-urgences, tout en
reconnaissant que « certains ont peur » quant « d'autres
trouvent que ce n'est pas éthique ».
Pour que le mouvement s’arrête, « il faudrait qu'Agnès Buzyn
accepte nos revendications, qu'elle arrête de séparer la ville et
l'hôpital pour régler le problème d'accès aux soins, qu’elle mette
beaucoup d'argent sur la table, que Bercy ouvre les vannes. Si les
décisions prises ne sont pas à la hauteur, on essaiera cet automne
de fédérer tout l'hôpital, l'ensemble des structures de soin »,
prévient-il encore une fois.
On reflechit à des arrets maladies groupés...dixit Hugo Huon du collectif inter urgences... Quelle honte de raisonner comme ça. Avec des responsables comme ça, il va etre facile de trouver un terrain de négociation... Et si ça ne marche pas, vous allez faire quoi? Prendre des otages? Faire des attentats ? Le droit de grève, oui. Le droit de protester, oui Le droit de manifester, oui. mais le droit de tricher, désolé, mais un tricheur est un tricheur et ne mérite pas de considération.
Dr Marc Castaner
Diagnostic étiologique
Le 09 septembre 2019
Le fer de lance de la médecine française modèle Robert Debré propulsé par Charles de Gaulle explose. Incapacité pour ce modèle pyramidal de s'adapter à notre réalité humaine la plus triviale, celle des urgences, du tout-venant des malades de la vraie vie.
Pourquoi ce système ne fonctionne pas comme il devrait ?
Un diagnostic étiologique s'impose, sans lequel toute mesure se voulant un remède est vouée à l'échec.