Cotation des consultations obligatoires de l’enfant : le torchon brule

Paris, le jeudi 26 septembre 2019 - Depuis le 1er septembre, les modalités de facturation des examens obligatoires de surveillance des enfants ont changé et deux nouvelles lettres clés ont fait leur apparition (voir tableau).

Le nombre d'examens obligatoires de l'enfant est passé de 4 à 20  échelonnés jusqu'à 16 ans. Ces consultations sont prises en charge à 100 % par l'Assurance maladie sans avance de frais.

Aussi, la caisse insiste sur la nécessité d'utiliser ces nouveaux codes pour assurer la prise en charge à 100 % de ces actes et « la traçabilité » de ces examens dans les bases informationnelles de la CNAM.



Ces nouveautés ont provoqué l’ire des syndicats de praticiens libéraux.

Premier a avoir tiré contre cette innovation, la Fédération des médecins de France (FMF) qui déplore le manque d'informations de la part de l'Assurance maladie qui ne l’a annoncé que dans une newsletter « que la plupart d’entre nous parcourent d’un œil distrait, voire mettent directement à la corbeille » raille le syndicat. 

La fédération pointe également le fait que les logiciels métiers ne sont pas encore prêts pour ces nouvelles lettres clé et qu'une mise à jour, bien entendu payante, sera nécessaire. La réalisation de ces consultations en tiers payant inquiète également le syndicat, qui craint « des risques d’impayés quasi-systématiques ».

Nouveau coup de canif au contrat

Pour la CSMF c’est un nouveau coup de canif aux accords conventionnels, elle fustige : « l’Assurance Maladie vient de décider dans son coin de modifier le codage des consultations obligatoires de l’enfant, dont le calendrier a été redéfini dans la dernière loi de financement de la Sécurité Sociale. À cette occasion, elle impose le tiers payant, et dans un courrier adressé à tous les parents, leur écrit que ces consultations sont gratuites. En réalité, l’Assurance Maladie prend à sa charge 100 % du tarif conventionnel. Mais les nouveaux codages interdisent tout dépassement d’honoraires. Voilà une façon administrative et détournée, qui plus est unilatérale et sans concertation, d’imposer le tiers payant en particulier aux pédiatres sur une partie importante de leur activité, d’empêcher tout complément d’honoraires pour les médecins exerçant en secteur 2, et d’alourdir encore la dérive administrative du médecin libéral par un codage complexe ».

Le Syndicat national des pédiatres français (SNPF)  rejoint ces constatations par une déclaration laconique « Pédiatrie bafouée : la CNAM ne négocie plus, impose des codes informatiques et le tiers payant et condamne le secteur II ».

Aussi la CSMF « demande à l’Assurance Maladie de suspendre l’ensemble de ces décisions arbitraires. Elle exige une discussion conventionnelle à la fois sur le codage de ces actes de consultation, sur l’utilisation du tiers payant, sur la possibilité de compléments d’honoraires et sur la création de consultations complexes pour l’enfant ».

X.B.

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Vos réactions (1)

  • Pédiatres, refusez ce diktat

    Le 27 septembre 2019

    On peut résumer ainsi cette décision Orwellienne, avec mensonge par omissions, surveillance assumée et revendiquée type Big brother, santé décrétée administrativement...

    La Cnam pense pour nous, sait ce qui est bon pour nous, et signe toutes les conventions que nous voulons car big brother n'est pas concerné par des engagements tant moraux que légaux.

    Courage aux confrères pédiatres, refusez ce diktat, expliquez aux parents l'arnaque : vos syndicats devraient vous fournir des affiches pour votre salle d'attente.

    Dr François Chassaing

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