
Saint-Denis, le lundi 4 novembre 2019 – Si comme beaucoup
d’autres, la Seine-Saint-Denis est un département en voie de
désertification médicale ce n’est pas en raison de son enclavement
mais bien de sa réputation et des difficultés objectives de
l'exercice de la médecine dans ce
département.
Se promettant de surmonter ces obstacles, le premier ministre
Édouard Philippe a présenté ce jeudi 31 octobre un plan visant à «
transformer massivement » ce département. Neuf propositions
de ce plan qui en compte 23 concernent la santé. En particulier des
projets de restructuration et de modernisations d’hôpitaux,
l’amélioration de l’offre d’imagerie de pointe et le doublement du
nombre de maîtres de stage d’internes de médecine
générale.
Mais c’est surtout une nouvelle aide à l’installation des
médecins en prenant en charge jusqu’à 100 % de leur investissement
qui est censé faire mouche.
Or, pour lutter contre la désertification médicale on sait que
les aides à l’installation ne font pas tout et n’ont pas fait la
preuve de leur efficacité dans des territoires trop isolés ou à
l’exclusion sociale trop marquée.
« Aucun jeune ne veut pratiquer en Seine-Saint-Denis » !
Dans les colonnes du Journal du Dimanche, le Dr Georges
Siavellis membre de l'Union régionale de professionnels de la santé
(URPS) d'Ile-de-France résume :
« Je suis médecin généraliste depuis 40 ans dans ce
département et, même si j'ai l'âge de la retraite, je continue à
pratiquer pour pallier le manque terrible de médecins. Aucun jeune
ne veut venir pratiquer en Seine-Saint-Denis, précédée par une
mauvaise réputation erronée. Le 93, ce n'est pourtant pas la
jungle, il n'y a pas que de la violence. Mais, comme rien n'est
fait pour changer cette image négative, on est devenu le premier
désert médical du pays. Nous manquons de tout, notamment
d'infirmiers et de spécialistes. Cela fait cinq ans que le cabinet
médical dont je fais partie cherche un gynécologue
».
F.H.