
Parmi toutes les classes médicamenteuses étudiées, 18 ont été associées à une modification de composition et/ou de fonction du microbiote intestinal. Les impacts les plus importants ont été retrouvés avec les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), la metformine, les antibiotiques et les laxatifs. Après ajustement en fonction de la polymédication, 7 classes se sont avérées associées de manière significative à des changements dans 46 taxons et voies métaboliques.
On note ainsi qu’une augmentation des Eubacterium
ramulus (une bactérie potentiellement pathogène) est associée à
l'utilisation d'ISRS (inhibiteur sélectif de la recapture de la
sérotonine) tandis que le microbiote intestinal des utilisateurs
d’IPP caractérise par une augmentation de l’abondance des bactéries
du tractus gastro-intestinal supérieur et par l'augmentation des
voies de biosynthèse des acides gras (principalement générée par
l’augmentation des espèces de Streptococcus dans les selles
des consommateurs d’IPP). Chez les utilisateurs de metformine,
c’est un enrichissement des voies métaboliques liées à
Escherichia coli (le plus souvent pathogène) qui a été
observé. L’usage de corticostéroïdes oraux a, de son côté, été
associé à un enrichissement en bactéries méthanogènes, bactéries
associées à l'obésité et à une augmentation de l'IMC, un effet
secondaire classique de la corticothérapie. Enfin, l’équipe
néerlandaise a identifié une augmentation des mécanismes de
résistance aux antibiotiques liés à huit différentes catégories de
médicaments.
Dr Dominique-Jean Bouilliez