
Paris, le 6 décembre 2019. Un peu moins de 19 % (18,9 %) du
personnel de la fonction publique hospitalière a participé à la
grève de ce jeudi pour protester contre la réforme des retraites
préparé e par le gouvernement.
Comme des centaines de milliers de Français, de nombreux
médecins, infirmiers et aides-soignants ont participé à la grande
grève de ce jeudi pour exprimer leur opposition à la réforme des
retraites voulue par le Président de la République et le
gouvernement. Selon les chiffres officiels de la Direction générale
de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), 18,9%
d’agents de la fonction publique hospitalière étaient en grève ce
jeudi. Un chiffre qui comprend 8,7% d’agents absents et 10,2%
d’agents réquisitionnés.
Un mouvement social plus large
De nombreux soignants ont également participé aux grandes
manifestations qui ont émaillé partout en France. Bien souvent, les
slogans contre la réforme des retraites se mêlaient à des
revendications liées à la crise de l’hôpital public, qui est
dénoncée par les médecins depuis plusieurs mois. Les manifestants
ont ainsi réitéré leurs demandes de hausses de budget et
d’effectifs dans les établissements publics.
La participation des soignants à la grève générale du 5
décembre n’est finalement qu’un épisode au sein d’un mouvement
social plus vaste. Rappelons en effet que plusieurs services
d’urgence sont en grève depuis le mois de mars, que l’hôpital
public a connu une mobilisation massive le 14 novembre dernier
(56,5% de grévistes à l’AP-HP) et que les syndicats d’internes
appellent à une cessation illimitée du travail à partir du 10
décembre.
Un service public assuré
Malgré cette mobilisation importante, les hôpitaux ont dans
l’ensemble continué à fonctionner normalement dans l’hexagone ce
jeudi et ce en partie grâce à la réquisition de nombreux soignants
grévistes. L’AP-HP avait prévu 1 000 places d’hébergement dans ou
près des hôpitaux pour ses agents qui auraient des difficultés à se
déplacer en raison du blocage des transports. Aucune intervention
chirurgicale n’a été déplacée selon l’AP-HP.
Idem au CHU de Strasbourg où, malgré une équipe restreinte et
une cantine fermée, la journée s’est déroulée comme à l’accoutumée,
sans accroc et sans attente excessive pour les patients. « Pour
un jour de grève, je m’attendais largement à pire » explique
une patiente.
Malgré les protestations, malgré les revendications, les
soignants continuent donc d’assurer le service public.
Quentin Haroche