
Chez les sujets âgés, il existerait un lien entre divers
facteurs psychologiques incluant le syndrome de stress
post-traumatique (SSPT) et le risque d’AVC ou d’accident ischémique
transitoire (AIT). Aucune information n’est disponible sur cette
éventuelle association chez l’adulte jeune.
C’est là que prennent tous leur intérêt les résultats d’une
étude de cohorte prospective étatsunienne, publiés par
Stroke, dans laquelle ont été inclus 987 855 anciens
combattants âgés en moyenne d’une trentaine d’années (âge moyen :
30,29±9,19 ans; hommes : 87,8% ; Blancs : 64,4%). Tous les
participants ont eu accès pour la première fois à des soins de
santé par le biais de la Veterans Health Administration,
entre octobre 2001 et novembre 2014. A l’état basal, il n’existait
ni AIT ni AVC dans leurs antécédents.
Au cours d’un suivi de 13 ans, ont été dénombrés 766 AIT et
1877 AVC. Par ailleurs, un SSPT a été diagnostiqué chez 28,6 % des
participants. Les analyses multivariées du type modèle des risques
proportionnels de Cox ont révélé, en l’absence d’ajustement, une
association significative entre SSPT et le risque de nouvel AIT, le
hazard ratio [HR] correspondant étant en effet estimé à 2,02;
intervalle de confiance à 95 % IC 95%, 1,62-2,52) et il en a été de
même pour l’AVC ischémique avec un HR, dans ce cas, de 1,62 (IC 95
%, 1,47-1,79).
Risque plus élevé d’AVC et d’AIT même après ajustement pour les autres facteurs de risque
Les mêmes analyses effectuées après ajustement selon les
facteurs de confusion potentiels ont atténué ces relations qui n’en
sont pas moins restées significatives, les valeurs correspondantes
du HR pour l’AIT étant de 1,61 (IC 95 %, 1,27-2,04) et l’AVC
ischémique de 1,36 (IC 95%, 1,22-1,52). L’effet du SSPT sur le
risque d’AVC ischémique s’est avéré plus marqué chez les hommes que
chez les femmes (HR, 0,63; IC 95%, 0,47-0,86; p=0,003). En
revanche, aucun effet lié au sexe n’a été mis en évidence dans le
cas de l’AIT.
Dr Philippe Tellier