Pour le « surgeon general » des Etats-Unis, il n’y a pas de preuves suffisantes de l’efficacité de la e-cigarette dans le sevrage tabagique
Washington, le vendredi 24 janvier 2020 – Pour certains
responsables de santé publique investis dans la lutte contre le
tabac, l’épidémie d’affections pulmonaires sévères et parfois
mortelles associées au vapotage, survenue aux États-Unis pourrait
avoir des conséquences dommageables pour la santé publique. Elle
pourrait en effet détourner de nombreux fumeurs d’un outil
considéré par certains comme l’un des plus efficaces, sinon le plus
efficace, pour le sevrage tabagique.
Un groupe trop disparate
Avec cette semaine les rapports successifs de l’Organisation
mondiale de la Santé et du surgeon general des États-Unis
(ministre de la santé des États-Unis) exprimant une défiance très
nette vis-à-vis de la cigarette électronique, ces défenseurs de ce
dispositif, voient probablement leurs inquiétudes confirmées. En
effet, s’inscrivant dans la lignée de son rapport publié cet été,
l’OMS vient une nouvelle fois de mettre en garde vis-à-vis de la
dangerosité probable de la cigarette électronique. L’instance juge
également qu’il n’existe pas de preuves suffisantes pour affirmer
son rôle dans le sevrage tabagique. Cette position a également été
adoptée par le surgeon general, Jerome Adams. Compte tenu de
la diversité des cigarettes électroniques disponibles sur le marché
et de la limite de certaines études, il considère qu’il «
n'existe à ce stade pas de preuves adéquates pour conclure que
les e-cigarettes, en général, augmentent le nombre de personnes
arrêtant de fumer ». Il relève encore : « Les e-cigarettes, un
groupe de produits continuellement en train de changer, sont
utilisées de multiples façons. Il est donc difficile de généraliser
sur leur efficacité sur la base d'essais cliniques utilisant une
e-cigarette particulière ». Aussi, le responsable appelle-t-il
d’une part à de nouveaux travaux et d’autre part à se fier d’abord
aux techniques dûment approuvées par la FDA. Cette appréciation qui
n’est probablement pas étrangère à l’épidémie d’affections
pulmonaires associées au vapotage tranche avec la confiance que
continuent d’accorder certains pays européens à la cigarette
électronique comme méthode de sevrage, au premier rang desquels la
Grande-Bretagne.