Les chefs de service démissionnaire dénoncent le mépris de l’AP-HP

Paris, le lundi 3 février 2020 – Après les révélations de "chantage" exercé sur les chefs de service démissionnaires, ceux de l’AP-HP dénoncent le ton employé par leur administration en réaction à leur acte militant.

Dans un courriel adressé à la presse (dont le JIM), le Pr Mariette relate comment le directeur de l’un des GHU de l’AP-HP leur a transmis « dès le lendemain une lettre au ton glacial et agressif sans même une formule de politesse, nous remerciant sèchement comme si nous quittions l'AP-HP alors que, même si nous ne sommes plus chefs de service, nous continuons bien sur à soigner, enseigner et chercher, ce qui est notre triple mission. Par ailleurs, sa seule priorité est de nous remplacer sans la moindre empathie et sans aucun intérêt pour le combat que nous menons et qui devrait être complètement partagé par eux ». Une lettre qui, selon le Pr Mariette a « entrainé une vive émotion, quelquefois jusqu'aux larmes » et qui illustrerait la déconnexion « de la réalité du terrain » des directeurs.

Une réunion doit être organisée cette après-midi entre les démissionnaires et le directeur du GHU Paris-Saclay qui promet d’être houleuse.

Gageons que l’attitude de l’AP-HP, qui a pu choquer même si elle est habituelle dans le relations employeurs-employés, n’est pas susceptible d’apaiser les tensions tandis qu'hier une centaine de soignants se sont rassemblées pour former une chaîne humaine autour de l'hôpital Robert Debré, à Paris pour appeler à “sauver l’hôpital public”.

X.B.

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Vos réactions (1)

  • Les directeurs d’hôpitaux ont une feuille de route définie par l'ARS

    Le 03 février 2020

    Les directeurs d’hôpitaux ne se préoccupent absolument pas des patients ni des soignants. Ce sont des administratifs et ils ne sont pas dans le soin. Ils ont une feuille de route définie par l'ARS lors de leur nomination, qui est connue d'eux seuls et qui se résume dans ces mots : faire des économies, faire rentrer de l'argent par tous les moyens, rendre leur établissement "rentable". Ils connaissent parfaitement le nombre de lits à fermer sur leur établissement, les restructurations à mener à bien dans le cadre des GHT.

    La logique économique est la seule qui les anime. Et le seul moyen de faire carrière pour eux est de respecter leur feuille de route imposée à leur arrivée, au mépris des êtres humains qui travaillent dans leur établissement.

    Dr Béatrice Demaret

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