
Paris, le lundi 16 mars 2020 – Les patients souffrant de
certaines maladies chroniques présentent des risques augmentés de
développer des complications graves s’ils sont infectés par le
coronavirus Covid-19 (à l’instar de nombreux autres virus
saisonniers). Dès jeudi soir, le Président de la République a
incité ces millions de Français à limiter strictement leur
déplacement. Ce message a été relayé par de multiples associations
de patients (diabétiques, insuffisants rénaux, insuffisants
cardiaques…), tandis que plusieurs ont invité les malades à prendre
contact avec elles en cas de difficultés administratives pour
obtenir des arrêts de travail (si le télétravail n’est pas une
option possible dans leur entreprise).
Cependant, l’inquiétude de ces patients en ALD (affection
longue durée) ne concerne pas uniquement leur risque d’être touché
par l’épidémie, mais aussi les possibles ruptures de suivi et de
prise en charge, alors que d’une part les professionnels de santé
sont largement mobilisés pour répondre à l’épidémie et d’autre part
parce que les déplacements non essentiels sont déconseillés (avant
d’être possiblement interdit). Pour répondre à cette préoccupation,
le gouvernement a publié hier au Journal officiel un arrêté qui
permet aux pharmaciens de délivrer aux patients atteints d’une
maladie chronique leurs traitements habituels même en cas
d’expiration de leur ordonnance. Cette mesure dérogatoire pourra
s’appliquer jusqu’au 31 mai. L’arrêté précise que l’information de
la poursuite du traitement devra être transmise par le pharmacien
au médecin traitant. A noter que les médicaments appartenant à la
classe des stupéfiants sont exclus de ce dispositif. Cette décision
est une réponse nécessaire mais peut-être pas suffisante pour faire
face aux difficultés de certains patients atteints de maladie
chronique, alors que beaucoup redoutent aujourd’hui des ruptures
d’approvisionnement en produits de santé, liées aux mesures de
confinement et aux restrictions de circulation imposées dans le
monde entier.
M.P.