
Alors que l’épidémie de coronavirus décline en Chine, ce pays
peut commencer à faire le bilan économique de la crise sanitaire.
La mise en quarantaine de plusieurs dizaines de millions de
personnes a provoqué une baisse de la production industrielle de 13
%. Le pays, usine du monde, devrait donc bientôt entrer en
récession. Ces données préfigurent la crise économique qui attend
la France et l’Europe dont les populations entrent peu à peu en
confinement généralisé.
Ce lundi, les dirigeants du G7 (réunis en visioconférence) ont
assurés être « déterminés à faire tout ce qui est nécessaire
pour restaurer la croissance mondiale » alors que le président
américain Donald Trump a reconnu que le risque d’une récession de
l’économie américaine était réel.
Encore optimiste, Bruno Lemaire évoque ce matin une prévision
de baisse de 1 % du PIB.
Continuer à travailler…dans la mesure du possible
Dans son allocution télévisée historique de lundi soir, au
cours de laquelle il a (sans le dire) annoncer le confinement
général des Français, le Président de la République a aussi
présenté une batterie de mesures économiques. Le premier objectif
est de maintenir une activité a minima durant le confinement et le
pic de la crise.
Le Président a donc demandé aux Français de continuer à
travailler, dans la mesure du possible en télétravail. Une décision
qui créé déjà quelques frictions. A Saint-Nazaire, les syndicats
ont demandé la fermeture des chantiers de l’Atlantique, craignant
la création d’un foyer d’épidémie. Ils jugent que leur travail
n’est pas « socialement urgent » mais ont reçu une fin de
non-recevoir de leur direction. A l’inverse, Michelin et PSA ont
annoncé la fermeture de leurs usines partout en France (par manque
de pièces détachées).
L’industrie agroalimentaire en première ligne
Aucune mesure de rationnement ne devrait donc être mise en
place, comme c’est déjà le cas au Royaume-Uni où certaines
enseignes limitent les achats des consommateurs. Le transport
alimentaire a été désigné comme activité prioritaire par le
gouvernement. Tout sera donc mis en œuvre (comme on dit !) pour
assurer le maintien de l’acheminement des produits alimentaires,
avec une réponse coordonnée sur l’ensemble du pays. Les salariés de
l’agroalimentaire seront ainsi parmi les personnes prioritaires
pour obtenir des masques de protection (avec quel rang de priorité
par rapport aux autres professions essentielles ?) Notons cependant
que ces annonces optimistes sur la capacité de l’agroalimentaire à
faire face datent d’avant la mise en confinement généralisé des
Français. Il faudra donc attendre quelques jours pour connaitre la
réalité de la situation.
La fin de l’austérité budgétaire
Au-delà de la réponse immédiate, le gouvernement veut tout
faire pour aider les entreprises à surmonter la crise pour éviter
une épidémie de dépôts de bilan et une crise économique majeure.
Des mesures liées au chômage partiel et au report des échéances
sociales et fiscales avaient déjà été annoncés, mais le Président
de la République a pris de nouvelles décisions encore plus
énergiques ce lundi soir.
Emmanuel Macron a notamment annoncé que l’État garantirait les
prêts bancaires dont bénéficient les entreprises à hauteur de 300
milliards d’euros (!). Toutes les entreprises en difficulté
pourront cesser de payer leur impôts et charges sociales. Les
factures d’eau, de gaz et d’électricité ainsi que les loyers seront
suspendus (cette mesure s’applique-t-elle aux cabinets ?). «
Aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne sera livrée au
risque de faillite » a assuré le chef de l’État.
QH