Une plainte déposée contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn
Paris, le vendredi 20 mars 2020 – Trois médecins ont déposé
une plainte devant la Cour de Justice de la République (CJR) contre
Edouard Philippe et Agnès Buzyn pour n’avoir pas pris les mesures
nécessaires à l’endiguement de l’épidémie de
coronavirus.
Les révélations désastreuses de l’ancienne ministre Agnès
Buzyn, qui a déclaré ce mardi à nos confrères du Monde avoir
prévenu dès janvier le Président de la République et le Premier
Ministre du risque d’une épidémie de coronavirus en France, ont
déjà des conséquences judiciaires.
Abstention volontaire de combattre un sinistre
Ce jeudi, trois médecins (Philippe Naccache, Emmanuel Sarrazin
et Ludovic Toro), représentant le collectif de médecins
nouvellement créé C19, ont déposé une plainte devant la Cour de
Justice de la République contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn,
dénonçant leur gestion de l’épidémie. La présidente du
Rassemblement National Marine Le Pen avait appelé de ses vœux une
telle initiative judiciaire dès mardi.
La plainte des médecins vise l’article 223-7 du code pénal qui
punit de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende «
quiconque s’abstient volontairement de prendre les mesures
permettant de combattre un sinistre de nature à créer un danger
pour la sécurité des personnes ».
Une Cour de Justice très compréhensive
S’appuyant sur les déclarations de l’ancienne ministre de la
santé, les plaignants estiment que le gouvernement « avait
conscience du péril et disposait de moyens d’actions, qu’ils ont
choisi toutefois de ne pas exercer ». Selon eux, si des mesures
énergiques avaient été prises rapidement, cela « aurait sans nul
doute permis de juguler l’épidémie ». Ils regrettent notamment
qu’aucune « mesure particulière » n’ait été prise pour
endiguer les premiers foyers infectieux dans l’Oise.
La plainte doit désormais être examinée par la commission des
requêtes de la Cour de Justice de la République (seule instance
habilitée à juger les infractions commises par les ministres en
exercice) qui doit déterminer quelle suite judiciaire lui sera
donnée. La Cour est connue pour faire preuve d’une grande
indulgence envers les ministres.
Le gouvernement tente de s’expliquer
Depuis les « révélations » de Mme Buzyn, le
gouvernement tente de défendre sa capacité d’anticipation et sa
gestion de la crise, de manière quelque peu contradictoire. Ce
mardi, Édouard Philippe a ainsi rappelé qu’il avait organisé
plusieurs réunions de crise dès janvier, prouvant qu’il avait pris
conscience de l’ampleur du danger.
Dès le lendemain, le ministre des comptes publics Gérald
Darmanin expliquait cependant que « au mois de février, nous ne
savions pas que la situation serait celle que nous connaissons
aujourd’hui » et rappelait que le gouvernement s’en était remis
à l’avis des scientifiques.
Bas les masques
Enfin, s’agissant de la question précise mais éminemment
importante des masques de protection, le ministre de la Santé
Olivier Véran a, lors des questions au gouvernement, reconnu «
notre pays n’était pas préparé du point de vue des masques et du
matériel de protection ».
L’État ne disposait en effet que de 150 millions de masques
chirurgicaux et d’aucun stock de masques FFP2 en début d’année,
contre 800 millions de chirurgicaux et 600 millions de FFP2 en
2012. Mais il semble qu’en 2013, la décision a été prise de ne pas
renouveler les stocks et de s’en remettre à la capacité de
production de la Chine, justement le premier pays touché par le
coronavirus.
Dîtes moi SVP comment me joindre et soutenir cette plainte. Existe-t-il un moyen de soutenir financièrement une alternative à la solution gouvernementale pour la fourniture de masques FFP2 à nos collègues hospitaliers?
Dr Marie-Pierre Miralles
Balayer ces réformes qui nous ont tué
Le 20 mars 2020
Un bon côté de cette crise est la reprise en mains des hôpitaux par les personnels soignants devant une administration qui a prouvé ses limites de gestion en matière de soins. Si plainte il doit y avoir, il faudrait y inclure tous ceux qui se sont escrimés à démonter les structures de soins depuis 10/15 ans pour les transformer en "entreprises" rentables. J'espère que l'on va en tirer les conséquences et balayer ces réformes qui nous ont tué. La dernière en date HPST, en étant la cerise sur le gâteau.
Pascal Rod (IADE)
Plaignons nous !
Le 20 mars 2020
Responsables mais pas coupables ? On nous a déjà fait le coup et cette fois-ci ? Bravo aux confrères qui ont fait le boulot.