
Une équipe internationale fait le point sur les travaux réalisés sur le sujet. Vingt études ont été retenues pour l’analyse qui confirme une augmentation des suicides après la relation par les médias du décès par suicide d’une célébrité (Risque relatif 1,13 ; intervalle de confiance à 95 % 1,08 à 1,18). Quand le mode de suicide utilisé est divulgué par les media, le nombre de suicides par la même méthode augmente de 30 % (RR 1,30 ; IC 1,18 à 1,44).
Responsabilité des médias
Trois mécanismes au moins expliqueraient l’effet Werther. Le premier est l’identification avec la personne décédée, notamment quand il s’agit de personnalités très médiatisées. Cela s’est vu particulièrement après le suicide d’animateurs très célèbres dont le public se sentait très proche. Ensuite, la place importante donnée par les media aux cas de suicides peut faire apparaître celui-ci comme une façon « acceptable » de faire face aux difficultés. Enfin, les informations sur la méthode utilisée semblent influencer davantage encore les individus vulnérables : les suicides par pendaison ont fortement augmenté, particulièrement chez les hommes de 45 à 64 ans, après que Robin Williams a ainsi mis fin à ses jours.Pour les auteurs, ces résultats justifient la collaboration entre les experts de la prévention du suicide et les professionnels des media, pour la mise en place de recommandations de bonne pratique. Les media doivent avoir conscience de l’impact que peut avoir la relation du suicide d’une personnalité médiatique et de leur responsabilité pour limiter l’effet Werther.
Dr Roseline Péluchon