
Berlin, le mercredi 1er avril - Avec
710 morts pour 68 000 cas avérés de Covid-19, l’Allemagne présente
un taux de létalité apparent de 1 % contre 9 % en Italie et 5 % en
France. Cette différence s’expliquerait certes par la
jeunesse relative du peuple allemand et la qualité de son service
de santé mais surtout par un biais statistique : l’Allemagne
dépiste massivement par PCR sa population ce qui diminue bien sûr
mathématiquement la létalité apparente. Grâce notamment à l’aide
des laboratoires vétérinaires (aide refusée en France pour
l’instant), nos voisins réalisent près de 500 000 tests par semaine
et espèrent pouvoir en réaliser 200 000 par jour d’ici fin avril,
contre 12 000 tests quotidiens seulement en France !
Ce dépistage massif permet aux Allemands d’isoler les malades
et donc de réduire les contaminations. Sur le modèle coréen, le
gouvernement fédéral envisage également de mettre en place la
géolocalisation des personnes infectées. Cette stratégie permet à
nos voisins d’appliquer un confinement plus relâché que le nôtre.
Ces bons résultats s’expliquent également par une meilleure
préparation : Berlin semble avoir pris dès janvier conscience du
risque épidémique en Allemagne et a mis à profit les quelques
semaines d’avance dont le pays bénéficiait.
Toujours pas de confinement aux Pays-Bas
Dans le reste de l’Europe, l’épidémie continue de faire des
ravages. L’Italie et l’Espagne, les plus touchés par le virus, ont
dû déplorer un lourd bilan ce mardi, avec respectivement 837 et 849
morts. Aux Pays-Bas, qui compte déjà 1 039 décès, le premier
ministre Mark Rutte a prolongé jusqu’au 28 avril la fermeture des
lieux publics mais exclut encore toute mesure de confinement. Une
˝bonne nouvelleʺ cependant : la vente de cannabis à emporter a été
maintenu !
Changement de ton aux Etats-Unis et au Brésil
Aux Etats-Unis, le président Donald Trump a opéré un nouveau
revirement. Alors qu’il espérait encore il y a quelques jours un
retour à la normale pour mi-avril, il a reconnu ce mardi que son
pays allait traverser « deux semaines très difficiles ». Il
appelle désormais les citoyens à remplir leur « devoir
patriotique ». Son administration estime que l’épidémie
pourrait couter la vie à entre 100 000 et 240 000 Américains. 4 000
personnes sont décédées dans le pays depuis le début de l’épidémie,
dont 1 000 dans la seule ville de New York.
Même changement de ton au Brésil. Le président Jair Bolsonaro,
souvent présenté comme l’alter ego du président Trump, a reconnu
que ce qu’il qualifiait jusqu’à présent de « petite grippe »
constituait en réalité « le plus grand défi de notre
génération ». Mais le chef de l’État continue de s’opposer à
son gouvernement et aux États fédérés sur l’opportunité d’un
confinement généralisé et se dit inquiet des conséquences d’une
telle mesure sur l’économie. « Nous devons sauver des vies sans
oublier les emplois ».
Inquiétude autour du pèlerinage à La Mecque
En Russie, l’arsenal répressif du régime se met au service du
confinement. Le Parlement a adopté une loi prévoyant des peines
allant jusqu’à 7 ans d’emprisonnement en cas de violation de la
quarantaine et 5 ans pour la diffusion de fausses informations. Les
données des opérateurs téléphoniques ont été réquisitionnées pour
s’assurer que les citoyens russes respectaient les mesures de
distanciation sociale. Par ailleurs, le Centre de recherche Vektor
déclare avoir commencé à tester un vaccin sur des animaux de
laboratoire.
Les musulmans du monde entier sont dans l’expectative après
que l’Arabie Saoudite ait enjoint aux fidèles de stopper leur
préparatif pour le pèlerinage à la Mecque de juillet, pour lequel 2
millions et demi de croyants sont attendus.
QH