
Entre 2010 et 2017, ont été recensés, à partir de l’imagerie (scanner et/ou résonance magnétique), dans 4 centres de référence, 255 malades (166 hommes) ayant un score PADUA > 9. Le score PADUA (Preoperative Aspects and Dimensions Used for an Anatomical classification) varie de 6 à 14 et prend en compte 5 caractéristiques anatomiques lésionnelles en plus du diamètre maximal de la tumeur. Un score élevé est corrélé avec un risque majoré de complications postopératoires.
Avec l’aide de l’échographie cœlioscopique peropératoire ont été précisés la taille, le siège, la profondeur de la tumeur en même temps qu’étaient déterminées les berges de résection, notamment dans les tumeurs endophytiques. Les images ont été ensuite superposées in vivo afin de reconstituer le trajet des vaisseaux et de l’uretère, et on a aussi eu recours à la fluorescence en infra-rouge, pour guider le clampage artériel et sa durée afin d’éviter toute ischémie du parenchyme restant.
Utilisable chez des patients sélectionnés
Les scores PADUA les plus fréquemment rencontrés étaient de 10 (43 %) et 11 (33 %). Le temps d’ischémie chaude n’a été > 30 mn que chez 8 % des opérés. La tumeur s’est avérée maligne dans 211 cas (83 %) mais seuls 4 (1,9 %) avaient des berges envahies. Enfin, 5 interventions ont dû être converties en néphrectomies totales.Les suites ont été considérées comme optimales chez 158 malades (62 %), mais on passe de 68,5 % pour les scores PADUA 10 et 11 à 40 % pour les scores 12-13 ; la créatinine, élevée dans les premiers jours, est revenue à la normale en 2 à 4 semaines. Avec un recul de 28 mois, on n’a constaté que 3 récidives (une locale et deux à distance).
En analyse multivariée, les 2 critères prédictifs de résultats
médiocres ont été le score PADUA > 11 et le sexe masculin (2
fois plus de complications chez l’homme).
Dr Jean-Fred Warlin