Chloroquine : des hôpitaux suédois cessent sa prescription en raison d’effets secondaires
Stockholm, le mardi 7 avril 2020 – La piste de l’hydroxychloroquine
(associée ou non à l’azithromycine) pour la prise en charge des
patients atteints de Covid est à l’étude partout à travers le
monde. Si les premiers essais conduits sur le sujet, notamment par
l’équipe du professeur Raoult (IHU Méditerranée) manquent de
robustesse, certains éléments positifs et la bonne connaissance de
ce traitement sur lequel on dispose d’un recul important ont
encouragé de nombreuses équipes sur cette voie. Cependant, la
crainte d’effets secondaires, liés notamment à la cardiotoxicité du
médicament (accrue en cas d’association avec l’azithromycine), est
l’objet d’une vigilance constante.
Des interruptions en Suède et en France
Aussi, plusieurs hôpitaux suédois ont indiqué avoir interrompu le
traitement (associé ou non à l’azithromycine) de patients infectés
par SARS-CoV-2 après la survenue d’effets secondaires cardiaques.
C’est le cas de l’hôpital universitaire Sahlgrenska (Göteborg) ou
de l’hôpital Södersygehuset (Stockholm). Il ne s’agit cependant pas
d’une directive nationale et certains établissements ont choisi de
poursuivre les prises en charge initiées, en renforçant la
surveillance. En France, les initiateurs de l’étude lancée la
semaine dernière par le CHU d’Angers, qui doit inclure jusqu’à 1
300 patients ont prévu d’une part l’exclusion des patients
présentant des facteurs de risque contre-indiquant le traitement et
d’autre part une surveillance régulière par EEG. Néanmoins, le
professeur Vincent Dubée qui coordonne l’étude a assuré : « Si l’on
constate un nombre élevé d’évènements indésirables graves,
notamment cardiaques, on pourra arrêter l’étude ». Ces derniers
pourraient en effet ne pas être si rares chez des patients âgés et
présentant des polypathologies, comme le suggèrent l’expérience
suédoise et celle d’autres équipes.
Ainsi, à Nice, le professeur Émile Ferrari chef du service de
cardiologie à l’hôpital Pasteur à Nice, où est évaluée
l’association hydroxychloroquine-azithromycine, relève que la
surveillance des patients par ECG a déjà conduit à l’interruption
du traitement chez une patiente pour laquelle avaient été mis en
évidence « des risques majeurs d’accident gravissime »
confie-t-il.
Pressions politiques
Ces observations conduiront-ils les défenseurs d’une autorisation
accélérée de la chloroquine pour toutes les formes de Covid-19 à
plus de prudence ? Pas sûr tant le débat semble s’être éloigné des
règles habituelles de la science et de la médecine, comme en
témoigne le succès d’une pétition (!) initiée par l’ancien ministre
de la Santé, Philippe Douste-Blazy qui en faveur de l’autorisation
du traitement a recueilli 200 000 signatures. Cette initiative ne
peut que susciter une certaine circonspection quant au fait qu’un
ancien ministre de la Santé légitime l’idée que les choix
thérapeutiques puissent se décider par voie référendaire ! Plus
encore aux Etats-Unis, le combat entre les experts scientifiques et
les plus hautes sphères du pouvoir souvent en révolte contre la
science connaît des extrémités inquiétantes : Reuters affirme
en effet aujourd’hui que Donald Trump aurait fait pression pour que
les Centres de contrôle et des maladies (CDC) délivrent un avis
positif vis-à-vis de l’utilisation du médicament dans le
Covid-19.
Les études scientifiques en période épidémique sont "staticaly significative but clinically irrelevant because too late".
Dr M Fourquet (Portugal)
Compléments d'information
Le 07 avril 2020
Trois points ont été curieusement omis dans cet article. Vous oubliez de mentionner que Douste est médecin de formation, cardiologue de surcroit. 2e point, l’hydroxychloroquine devrait être idéalement donnée à des patients en phase précoce avant la survenue de complications, ce qui pourrait diminuer la survenue de ces complications. 3e point: des manifestations cardiaques du codvirus 19 ont été rapportées.
Dr Eric Ehrsam
Affligeant
Le 07 avril 2020
Ca fait froid dans le dos de savoir qu'on a eu un ministre que l'on a surpris régulièrement ces derniers jours à faire des phrases beaucoup plus politiciennes que médicales…! e que votre info sur le fait qu'il soit à l'origine de cette pétition ne fait qu'aggraver..! Affligeant..!