Les voies du Covid sont impénétrables

Jérusalem, le dimanche 12 avril 2020 – Les chrétiens du monde entier célèbrent Pâques dans des conditions inédites. Aux Etats-Unis, pays désormais le plus endeuillé, Donald Trump pense déjà au déconfinement.

Cette fois, même un miracle ne suffira pas à l’ouvrir. Le Saint Sépulcre, le tombeau du Christ selon la tradition chrétienne, a été fermé à Jérusalem. En ce dimanche de Pâques, seuls quelques prêtres ont été autorisés à pénétrer dans l’église pour célébrer la messe pascale. Au Mur des Lamentations, ce sont seulement dix personnes (contre des milliers habituellement) qui ont réalisé la prière traditionnelle de Pessah.

Fondamentalisme et coronavirus ne font pas bon ménage

En Israël, la lutte contre l’épidémie de coronavirus est rendue difficile par le manque de coopération des juifs ultra-orthodoxes, qui refusent de se soumettre aux mesures de confinement. Une communauté dont fait justement partie le ministre de la Santé Yaakov Litzman, très décrié pour sa gestion de la crise sanitaire.

Même problème aux Etats-Unis où les autorités doivent jongler entre la liberté religieuse (protégée constitutionnellement) et le confinement. Au Kentucky, des messes « drive-in », où les fidèles restent dans leurs voitures, ont été autorisées. En Floride, les églises font partie des services essentiels qui restent ouvert pendant le confinement. Enfin en Louisiane, un pasteur local a refusé de respecter l’interdiction des rassemblements : « Dieu protégera les fidèles de tout mal et de toute maladie, Satan et le virus ne les arrêteront pas » a-t-il déclaré !

En Italie, c’est devant une place Saint Pierre totalement vide que le Pape François a lancé la traditionnelle bénédiction « Urbi et orbi » (à la ville et au monde). « Seigneur, ne nous laisse pas dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort » a déclaré le Saint Père. Dans les Pouilles, 200 fidèles ont bravé le confinement pour commémorer ensemble le Vendredi Saint. Un rassemblement autorisé par le maire qui a provoqué un scandale national, dans un pays très durement touché par l’épidémie (19 500 morts).

Emeutes en Belgique

En Belgique, l’un des pays les plus endeuillés proportionnellement à sa population (3 600 décès pour 11 millions d’habitants), le confinement, qui dure depuis le 18 mars, ne se fait pas sans heurts. Après que la police y ait accidentellement provoqué la mort d’un jeune homme, des émeutes urbaines ont éclaté ce vendredi à Anderlecht, banlieue « difficile » de Bruxelles. Cinquante-sept personnes ont été arrêtées et on déplore une dizaine de blessés.

Alors que la question fait encore débat en France, l’obligation de porter un masque se généralise partout dans le monde, notamment en Afrique, puisque c’est désormais la règle au Maroc, au Niger et en Côte d’Ivoire. En Europe, c’est à l’Est que le port de matériel de protection se généralise : la République Tchèque, la Slovénie, la Slovaquie et la Bulgarie vivent désormais masqués.

Les Etats-Unis pays le plus endeuillé

Les Etats-Unis, où 2 000 personnes trouvent la mort quotidiennement depuis presque une semaine, sont officiellement devenus ce samedi le pays le plus durement touché par la pandémie, avec 20 500 décès au total. Donald Trump, qui craint les conséquences économiques de la crise sanitaire en cette année électorale, planche sur la date du déconfinement. Une décision qui sera « de loin la plus grande de ma vie » selon lui. « Je vais devoir prendre une décision et j’espère que ce sera la bonne. Rester à la maison entraîne aussi la mort, une différente forme de mort » a rajouté le président, qui souffle le chaud et le froid depuis le début de la crise.

Avec 4 milliards de personnes placées en confinement, plus de la moitié de la population mondiale, il faut se tourner vers les étoiles pour avoir un avis extérieur. « Confinée » dans la Station spatiale internationale, l’astronaute américaine Jessica Meir reviendra sur Terre vendredi prochain pour retrouver une planète bien différente de celle qu’elle a quittée il y a sept mois. « C’est assez surréaliste de voir ce qu’il se passe sur la planète en dessous de nous » a-t-elle expliqué à des journalistes ce dimanche. « J’ai peur de me sentir plus isolée sur Terre qu’ici ». Professeur d’Anesthésie à Harvard, elle espère que le confinement nous conduira « à nous traiter les uns les autres avec plus d’humanité ».

Q.H.

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