
Paris, le dimanche 19 avril 2020 – Anne Hidalgo n’est pas le
Général de Gaulle, Notre-Dame est inaccessible (et le JIM n’est pas
Combat !) …mais on aurait pu espérer un jour solennel ou le maire
de Paris aurait annoncé la fin du confinement, Paris libéré par ses
soignants avec le concours de tous les Parisiens.
L’interview, dans le Journal du Dimanche, d’Anne Hidalgo (toujours
maire de Paris du fait du report du deuxième tour des municipales)
douche cet espoir et esquisse les contours d’une sortie très
progressive de la période de confinement.
Tester, tester, tester
A l’instar de l’Organisation mondiale de la santé dont la
nouvelle antienne est de « tester, tester, tester », la
municipalité parisienne a bien intégré l’enjeu majeur du dépistage.
Ainsi, Anne Hidalgo promet « d’utiliser massivement les
tests » par PCR, et envisage un dépistage systématique des
patients symptomatiques dans les EHPAD et pour les agents
municipaux en contact avec le public. Les mauvaises langues diront
que cette résolution ne fait jamais que reprendre la promesse du
Président de la République qui a indiqué qu’à compter du 11 mai,
tous les cas symptomatiques bénéficieront d’un test PCR. Concernant
les tests sérologiques à venir, Anne Hidalgo annonce avoir déjà
passé une pré-commande de 150 000 unités qui permettront de tester
en priorité ceux qui sont en contact avec le public (agent de la
ville ou non).
Du Crillon à l’hôtel Covid-19
Connue et reconnue pour ses luxueux palaces, la ville lumière
va voir fleurir les hôtels covid-19. Une solution pour isoler les
patients Covid + et casser les chaînes de transmission
intra-familiale qui a la faveur du maire de Paris. Elle explique
ainsi avoir déjà conclu un accord avec les hôpitaux Bichat,
Pitié-Salpêtrière et Avicenne pour le versant sanitaire et le
groupe Accor pour la partie hôtelière. Anne Hidalgo n’avance
pas masquée On pourra mettre au crédit d’Anne Hidalgo d’être
franche sur la question des masques. Elle les juge indispensables
au déconfinement et promet qu’à la mi-mai tous les Parisiens
pourront récupérer en officine un masque « grand public » lavable
et réutilisable. Néanmoins peu probable qu’il soit rendu
obligatoire dans tout l’espace public, des arrêtés allant dans ce
sens, pris par d’autres villes, ayant été annulés par la justice
administrative.
Même position nette et tranchée sur le traçage qu’elle juge
contraire aux libertés fondamentales…reste à savoir si la
généralisation de ce type d’application relève de sa
compétence.
A Paris à vélo, on se protège du métro
Paris s’est fait, ces dernières années, une réputation
internationale de reine des embouteillages. Surprise : la situation
pourrait encore se détériorer avec la fin du confinement ! Le maire
de Paris étudie ainsi une piétonisation temporaire des grands axes
pour que les Parisiens se sentant davantage en sécurité dans la rue
que dans une rame de métro possiblement bondée puissent choisir
l’option de la marche à pied. Cette piétonisation devant
s’accompagner de la mise en place de « réseaux vélos » pour
permettre un délestage en « surface » des lignes 1, 4 et 13 (la
plus empruntée de France). Aussi, toujours pour réduire
temporairement le flux des voyageurs dans les transports en commun,
elle appelle les employeurs qui le peuvent à maintenir l’option du
télétravail au-delà du 11 mai.
Enfin, concernant les crèches, écoles maternelles et primaires
gérés par la ville, Anne Hidalgo dit ne pas imaginer une
réouverture totale de ces établissements le 11 mai. Elle permettra,
dans un premier temps, le retour : des enfants « décrocheurs
», de ceux vivant dans des familles en « grande précarité »,
de ceux élevés par un parent seul et de ceux en situation de
handicap. Elle n’écarte pas non plus des campagnes massives de
tests sérologiques dans les écoles pour les enseignants et les
élèves.
Paris ne devrait donc pas retrouver sa fièvre habituelle avant
longtemps…
F.H.