Paris, le mardi 21 avril 2020 – L’hypothèse selon laquelle une
erreur de manipulation dans un laboratoire chinois serait à
l’origine de la pandémie actuelle gagne du terrain. Les épidémies
provoquées par des virus « échappés » d’un laboratoire sont
plus fréquentes qu’on ne le croit.
11 septembre 1978 à Birmingham. Janet Barker, photographe de
40 ans, meurt de la variole. Elle est la dernière personne dans le
monde à être décédée de la maladie. L’infortunée n’a pas contracté
l’affection de manière naturelle : son bureau se situe juste
au-dessus d’un laboratoire de l’Université de Birmingham qui
conduit des recherches sur la variole. Pris de remords, Henry
Bedson, directeur du laboratoire, se suicidera quelques jours plus
tard.
En 1977, une épidémie créée en laboratoire
Un an avant l’affaire Barker, en 1977, l’URSS était touchée
par une épidémie de grippe porcine H1N1. Fort heureusement, le
virus ne touche que les personnes de moins de 25 ans, les autres
semblant immunisées. Et pour cause, l’ARN du virus est exactement
le même que celui de la grippe de 1950. Une identité improbable
dans la nature, où le virus de la grippe mute régulièrement. Une
seule explication possible pour les scientifiques : le virus s’est
« échappé » d’un laboratoire soviétique ou chinois qui
menait des expériences sur sa contagiosité et sa
létalité.
Deux exemples qui nous prouvent qu’une épidémie provoquée par
un virus manipulé en laboratoire ne relève pas de la
science-fiction mais semble au contraire être une hypothèse bien
réelle. La théorie relayée il y a quelques jours par le
Washington Post, selon laquelle le coronavirus qui frappe
actuellement le monde pourrait s’être « échappé » d’un
laboratoire de Wuhan est donc à prendre avec sérieux.
Un laboratoire de Wuhan alimente les rumeurs
Selon le Washington Post, des diplomates américains auraient,
dès janvier 2018, alerté leur hiérarchie sur les mauvaises
conditions de sécurité d’un laboratoire de virologie de Wuhan, le
berceau de l’épidémie. Le centre de recherche est classé P4, ce qui
signifie qu’il mène des recherches sur les micro-organismes les
plus pathogènes. Il semblerait que le laboratoire menait justement
une étude sur le risque de transmission du coronavirus de la
chauve-souris à l’homme.
Sans surprise, le laboratoire de Wuhan nie toute implication
dans l’épidémie actuelle. « C’est impossible que ce virus vienne
de chez nous » a déclaré Yuan Zhiming, directeur de l’institut
de virologie. Les autorités chinoises, peu connus pour leur
transparence et leur attachement à la vérité, continuent de
défendre la théorie officielle selon lequel le virus a pris son
origine au marché aux animaux de Wuhan. Seule une enquête
internationale, très peu probable, permettrait peut-être de
connaitre toute la vérité sur l’origine de ce virus.
EEV, fièvre aphteuse et SRAS
L’épidémie de 1977 de grippe porcine et l’incident dramatique
de 1978 en Angleterre ne sont pas des cas isolés et d’autres
erreurs de laboratoire aux conséquences désastreuses ont eu lieu à
des dates plus récentes. En 1995, une épidémie d’encéphalite équine
vénézuélienne tue 300 personnes en Colombie : le virus présente le
même génome qu’une souche de 1963, rendant l’origine laborantine
plus que probable. En 2003 et en 2004, plusieurs infections au SRAS
dans des laboratoires sont signalées en Chine, à Taiwan et à
Singapour, provoquant à chaque fois, fort heureusement, des
contagions très localisées.
En 2007, c’est un laboratoire P4 qui est à l’origine d’une
épidémie de fièvre aphteuse chez des bovins britanniques : de la
boue contaminée par le pathogène avait été transporté du
laboratoire jusqu’à une exploitation agricole. Enfin, plus près de
nous, en 2014, l’Institut Pasteur avait déclaré avoir «
égaré » plus de 2 300 fioles contenant le virus du
SRAS.
La variole au fond du placard
Ces divers incidents et accidents alimentent le débat animant
la communauté scientifique sur l’opportunité de mener des
expériences sur des pathogènes aussi dangereux, notamment quand il
s’agit d’expérimentations dites « à gain de fonction » où
les scientifiques manipulent le microorganisme pour le rendre
encore plus virulent.
Pour leurs détracteurs, ces expériences sont trop dangereuses
et présentent un intérêt quasi nul. « Ces expérimentations n’ont
pratiquement pas amélioré notre capacité à prévenir une épidémie,
mais risquent de provoquer une pandémie accidentelle »
expliquait en 2017 Marc Lipsitch, épidémiologiste à Harvard, alors
que le gouvernement américain mettait fin à un moratoire de trois
ans sur les expériences « à gain de fonction ».
On ne peut que trembler aux conséquences catastrophiques que
pourraient avoir, par exemple, une fuite d’une souche de variole.
Depuis l’affaire Barker de 1978, seul deux laboratoires dans le
monde sont autorisés à mener des recherches sur la variole, l’un
aux Etats-Unis, l’un en Russie (un héritage de la guerre froide).
Pourtant, en 2014, des fioles de virus de la variole ont été
retrouvées dans un laboratoire du Maryland. Les flacons avaient été
laissés à l’abandon dans un entrepôt désaffecté.
L’étude du génome du SARS-CoV-2 nous apprend donc que : 1. l’hypothèse d’une création par manipulation génétique délibérée est hautement improbable de par (a) l’absence de toute trace des méthodes connues pour manipuler les coronavirus ; (b) le RBD non-optimal, alors que les mutations qui rendraient le RBD optimal (et donc le virus encore plus infectieux) sont sparfaitement connues depuis plusieurs années ; 2. l’hypothèse d’une création accidentelle, par culture in vitro, est improbable de par: (a) l’absence d’un coronavirus connu suffisamment proche pourque le SARS-CoV-2 puisse en être dérivé (le RaTG13, le plus proche cousin du SARS-CoV-2, en est déjà trop éloigné, surtoutdans la région critique du RBD) ; (b) la présence des sites de glycosylation, qui suggère un contact avec un système immunitaire impossible à simuler in vitro ; 3. l’hypothèse d’une évolution naturelle depuis un virus de chauve-souris ou de pangolins est de loin l’hypothèse la plus vraisemblable. Le coronavirus a-t-il été créé en laboratoire ? Damien Goutte-Gattat* <d.goutte-gattat@qmul.ac.uk> 15 avril 2020 Votre choix de l'hypothése "Montagnier" vous rend peu crédible !
Dr Gérard Abraham
Enquête de l'OMS ?
Le 21 avril 2020
Après une pandémie telle que celle que nous vivons peut on encore laisser les pays avec leurs secrets d'Etat. Devant toute suspicion/alerte concernant un pathogène transmissible découvert dans une région du monde l'OMS et donc des experts internationaux devraient enquêter sur les lieux sans que le pays ne puisse s'y opposer (quitte à prendre des sanctions internationales).
Dr Christian Marty
Pas d'adhésion aux thèses de Montagnier
Le 22 avril 2020
En écho à la réaction du Dr Abraham, j'ose espérer que cet article, au demeurant assez intéressant, ne sous-entendait pas une adhésion de la rédaction aux thèses de Montagnier !