
Vienne, le vendredi 8 mai – A l’heure du déconfinement,
l’Europe craint une deuxième vague de l’épidémie, mais les données
venues des premiers pays à avoir déconfiner sont plutôt
encourageantes. Au Brésil cependant, l’épidémie progresse
rapidement.
Un spectre hante l’Europe, celui de la deuxième vague. Alors
que les pays européens dévoilent les uns après les autres leur plan
de déconfinement, les autorités sanitaires craignent que la levée
des mesures de restriction prises ces deux derniers mois ne
provoquent une hausse des contaminations et une résurgence de
l’épidémie. Pour le moment, on constate cependant, avec bonheur (et
prudence), que le nombre de nouveau cas n’augmente pas dans les
pays qui ont entamé le déconfinement. Mieux encore, il continue de
diminuer.
Baisse du nombre de nouveaux cas en Autriche et au Danemark
Ainsi en Autriche, premier état européen à avoir mis fin au
confinement strict de sa population le 14 avril dernier, le nombre
de nouveau cas quotidien est resté sous la barre de 1 %. « Nous
n’avons aucune indication d’une progression visible. La situation
est très constante, très stable, c’est une bonne situation, très
positive » s’est félicité le ministre de la Santé autrichien Rudolf
Anschober, qui a notamment loué la discipline des Autrichiens
durant la crise. Fort de ses bons résultats, le pays amplifie son
déconfinement : les cafés et restaurants rouvriront le 15
mai.
Même situation au Danemark. Le royaume scandinave avait fait
le choix audacieux de rouvrir ses écoles dès le 15 avril, sans que
cela ne provoque pour l’instant de résurgence de l’épidémie. Le
nombre de nouvelles contaminations continue ainsi de baisser. «
L’épidémie est susceptible de mourir d’elle-même » avancent les
autorités sanitaires danoises. Les centres commerciaux, les
bibliothèques et les lieux de culte devraient bientôt pouvoir à
nouveau accueillir du public.
Retour du football en Allemagne
En Allemagne, même la très prudente chancelière Angela Merkel
a été prise par l’enthousiasme ambiant. Il faut dire que, malgré un
déconfinement débuté le 20 avril, le R0 a continué de baisser,
passant de 0,8 à 0,65. Le pays compte désormais moins de 1 000
nouveaux cas par jour. Dans un accord signé ce mercredi, le
gouvernement fédéral a donc autorisé les régions à accélérer le
déconfinement, qui se fera en ordre dispersé. Bonne nouvelle pour
les amateurs de ballon rond, sevrés depuis deux mois, la Bundesliga
reprendra (à huis clos) le 16 mai prochain, devenant le premier
grand championnat européen à retrouver la compétition.
Il est sans doute encore trop tôt pour affirmer que le risque
d’une seconde vague en Europe est écarté. Rappelons qu’en Asie, la
levée des mesures de distanciation sociale fin mars avait provoqué
une faible hausse du nombre de cas. Difficile cependant de parler
de nouvelle vague, puisque la plupart de ces nouvelles
contaminations étaient, selon les autorités locales, importés.
Singapour avait tout de même dû se résoudre à se placer en
confinement le 7 avril après avoir cru un temps avoir vaincu
l’épidémie.
10 000 nouveaux cas quotidiens au Brésil
Si l’épidémie est en voie d’être contenue en Europe, elle est
au contraire en forte progression au Brésil. Le pays déplore
désormais 9 200 morts, environ 600 par jour. Avec près de 10 000
nouveaux cas quotidiens, le Brésil est désormais l’une des régions
du monde où l’épidémie progresse le plus vite.
Le pays est toujours divisé entre les partisans du confinement
et ceux, comme le président Jair Bolsonaro, qui craignent que les
conséquences économiques de ces mesures soient pires que la
maladie. En ce sens, le ministre de l’économie Paulo Guedes a tenu
ce jeudi un discours très alarmant. « L’alerte est sérieuse » a
déclaré le ministre, qui estime que le Brésil pourrait assister,
d’ici un mois, à un « effondrement de l’économie » et à une «
désintégration sociale ». Selon lui, il existe un risque réel que
les Brésiliens subissent rapidement des pénuries
alimentaires.
Q.H.