
Washington, le jeudi 14 mai – Donald Trump et Antony Fauci se
sont à nouveau opposés sur la question de la réouverture des
écoles. En Russie, le déconfinement se fait prudemment et par
régions.
Un duo détonant. D’un côté l’extravagant Donald Trump, connu
pour ses dérapages, ses exagérations et ses colères. De l’autre, le
calme et posé Professeur Antony Fauci, respecté de tous pour son
expérience, ses myriades de publications, son érudition et sa
bonhommie.
Le premier est partisan d’un déconfinement rapide, pour éviter
la catastrophe économique qui s’annonce, l’autre souhaite que les
Etats-Unis fassent preuve de prudence. Tout les opposent, y compris
leur physique, entre l’imposant président (1,90 m et 110 kg) et le
chétif scientifique. Depuis le début de la crise sanitaire, ils
doivent travailler ensemble. L’un conseille, l’autre décide, sans
toujours suivre les recommandations.
« Pas de relation conflictuelle » entre Trump et Fauci
Ce dernier jour, les deux hommes se sont opposés sur la
question de la réouverture des écoles, alors que les États
américains prennent, les uns après les autres, la voie du
déconfinement. Auditionné par les sénateurs ce mardi,
l’infectiologue avait averti les élus sur le danger que pouvait
présenter une reprise trop rapide des cours dans les écoles et les
universités. Dès le lendemain, le président américain a recadré son
conseiller. « Ce n’est pas une réponse acceptable, les écoles
seront ouvertes » a-t-il déclaré, bien que cette décision
revienne avant tout aux États.
Malgré cette nouvelle passe d’arme, les deux hommes ne
manquent pas de rappeler à qui veut l’entendre que leurs relations
est au beau fixe. « Il n’y a pas eu de relation conflictuelle
entre nous » a expliqué le docteur Fauci aux sénateurs. «
Anthony est un homme bon, vraiment bon » a surenchérit le
président Trump. Contre vents et marée, l’improbable collaboration
entre le milliardaire populiste et l’éminent scientifique
continue.
48 % de faux négatifs pour un dispositif Abott
Pour réussir leur déconfinement, les Etats-Unis, qui déplorent
plus de 85 000 morts, se sont lancés dans une campagne de dépistage
massif, avec plus de 10 millions de tests réalisés. Le président
Trump avait d’ailleurs lui-même fait la promotion d’une nouvelle
machine portable produite par les laboratoires Abott, capable de
réaliser un test PCR en moins de 10 minutes. Ce dispositif avait
notamment été adopté par la Maison Blanche.
Mais selon une étude de l’université de New York, il
présenterait un taux de faux négatif de 48 %. La firme Abott
continue cependant de défendre son produit, qui selon la firme
présente un taux de faux négatif de seulement 0,02 %.
Déconfinement régional en Russie
Malgré une hausse importante du nombre de cas constatée ces
derniers jours (plus de 10 000 nouvelles contaminations
quotidiennes), la Russie a amorcé son déconfinement depuis ce
mardi. Ici comme ailleurs, c’est la crainte d’un effondrement
économique qui pousse les autorités à mettre fin au confinement. «
Partout où c’est possible, il faut créer les conditions pour la
reprise des activités dans les secteurs de bases de l’économie
» a expliqué le président Vladimir Poutine. Ce mardi, la période
chômée pour tous, décrété fin mars, a pris fin.
Dans le plus grand pays du monde, le déconfinement est
logiquement adapté selon les régions et la situation épidémique.
Dans la Russie asiatique, peu touché par la pandémie en raison
notamment de sa faible densité de population, les commerces et les
parcs ont pu rouvrir. A Moscou en revanche, qui compte plus de la
moitié des cas confirmés, le confinement est prolongé jusqu’au 31
mai et le port du masque est obligatoire dans les lieux publics et
les transports en commun. L’épidémie n’épargne pas les cercles du
pouvoir : le premier ministre Mikhail Michoustine et le
porte-parole du Kremlin ont tous les deux étés testés positifs au
Covid-19.
QH