Les manifestations « corona » gagnent de l’ampleur en Allemagne

Berlin, le samedi 16 mai – En Allemagne, plusieurs milliers de personnes vont défiler ce samedi dans les rues pour protester contre les mesures de distanciation sociale. Aux Etats-Unis, Donald Trump croit pouvoir obtenir un vaccin d’ici la fin de l’année.
« Nous sommes le peuple ! ». Le slogan des manifestants « anti corona » reprend celui des grands rassemblements qui avaient précédé la chute du mur de Berlin en 1989. Comme il y a 30 ans, les protestataires d’aujourd’hui se présentent comme les défenseurs de la liberté en danger. Le week-end dernier, ils étaient plusieurs milliers à travers l’Allemagne (5 000 à Stuttgart) à manifester contre les règles de distanciation sociale. Ce samedi, ils seront encore nombreux à Berlin, Munich et partout dans le pays. En principe interdit, ces rassemblements sont tolérés par les autorités mais encadrés par une forte présence policière. Plusieurs débordements violents, contre des policiers ou des journalistes, ont déjà été déplorés.

Anarchistes, identitaires…et antisémites

Malgré une gestion de l’épidémie efficace (« seulement » 8 000 morts dans le pays), malgré un déconfinement qui s’accélère ces derniers jours, la colère monte dans le peuple allemand. Le mouvement anti-confinement, importé des Etats-Unis, gagne de l’ampleur. Angela Merkel s’est publiquement inquiétée de ces manifestations de plus en plus violentes, qu’elle a qualifiées « d’alarmantes », accusant la Russie d’être derrière le mouvement. La chancelière est régulièrement prise pour cible par les manifestants, qui l’accuse d’être le fossoyeur de la démocratie allemande. Une pierre tombale a ainsi été déposée par les manifestants devant sa permanence électorale.

Les manifestations constituent un assemblage idéologiquement hétéroclite où les anarchistes de gauche et les identitaires de droite défilent côte à côte. Les antivaccins et les complotistes de tout ordre sont également nombreux et les relents antisémites ne sont malheureusement pas loin. Les Rothschild sont ainsi accusés d’avoir « inventé » le coronavirus.

Malgré ces tensions, le déconfinement se poursuit en Allemagne et en Europe. Samedi, la Bundesliga sera le premier grand championnat européen de football à reprendre, avec des matchs à huis clos. En Slovénie, le gouvernement a déclaré l’épidémie terminée et s’apprête à rouvrir ses frontières. En Italie, longtemps épicentre de l’épidémie, la Basilique Saint-Pierre va rouvrir ses portes dès lundi et les touristes européens pourront entrer dans le pays dès le 3 juin. En Espagne, pas de jaloux entre castillans et catalans : alors que le reste du pays se déconfine, Madrid et Barcelone seront soumis à une semaine de confinement supplémentaire.

Donald Trump veut un vaccin rapidement

Aux Etats-Unis, les experts scientifiques s’accordent à dire que l’élaboration d’un vaccin prendra entre 12 et 18 mois. Mais le président Donald Trump n’est pas de cet avis. Lors de sa conférence de presse quotidienne, il a annoncé ce vendredi, contre toute vraisemblance, qu’un vaccin pourrait être disponible dans les prochains mois. « Nous espérons avoir un vaccin d’ici la fin de l’année, peut-être avant, nous faisons des progrès spectaculaires » a-t-il annoncé, avant d’ajouter « vaccin ou pas, nous sommes de retour ».

Sur le plan sanitaire, l’épidémie continue de stagner dans le pays, avec environ 1 600 morts par jour (88 500 au total). A New York, l’Etat le plus touché (27 500 décès), le confinement, en vigueur depuis le 22 mars, a été prolongé jusqu’au 28 mai. Ce vendredi, la Chambre des

Représentants, à majorité démocrate, a voté un plan de relance de 3 000 milliards de dollars, qui viennent s’ajouter aux 2 700 milliards déjà injectés dans l’économie depuis le début de la crise. Mais les républicains, majoritaires au Sénat, ont déjà annoncé qu’ils n’adopteraient pas ce plan.  

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