
Une équipe chinoise s’est saisie de la question pour évaluer
l’impact de ces changements sur la mortalité. En d’autres termes,
le confinement aurait-il eu des conséquences positives pour la
santé ?
12 000 décès évités, c’est plus que la pandémie n’en a provoqué ?
Les auteurs ont ensuite estimé l’impact de l’amélioration de la qualité de l’air sur la mortalité toutes causes et sur la mortalité spécifique. Ils estiment que près de 9 000 décès ont été évités par la baisse de la pollution au dioxyde d’azote, dont 65 % sont des décès d’origine cardiovasculaire (hypertension, coronaropathie, accident vasculaire cérébral) ou par bronchopathie chronique obstructive (BPCO). Quant à la réduction de la pollution par les particules fines (PM 2,5), elle pourrait avoir évité plus de 3000 décès, dont 73 % de cause cardiovasculaire ou par BPCO.Si l’on en juge par ces données, le nombre de décès évités dépasserait celui des décès liés à la pandémie en Chine (4 633 décès au 4 mai 2020). Les auteurs précisent que ces résultats doivent être interprétés avec prudence, du fait des imbrications possibles entre la mortalité liée à la pollution et les effets des bouleversements du système de soin sur la prise en charge des maladies chroniques. Ils suggèrent toutefois l’efficacité sur la santé des mesures drastiques de contrôle de la pollution.
Dr Roseline Péluchon