
Quatre-cent-vingt-sept femmes enceintes ont été hospitalisées avec une infection à Covid-19, soit une incidence de 4,9/1 000 grossesses (intervalle de confiance à 95 % [IC] 4,5-5,4 pour 1000), à un terme médian de 34 SA (29 à 38 SA), la majorité des femmes ayant été hospitalisées au cours du 3ème trimestre de la grossesse ou près du terme. Elles présentaient les symptômes habituels de l'infection : fièvre, toux, difficultés respiratoires, etc. Elles avaient significativement plus de comorbités préexistantes, un âge plus avancé, et étaient plus souvent en surpoids ou obèses.
Neuf femmes ont reçu un traitement antiviral (oseltamivir ou lopinavir/ritonavir), une a reçu du remdesivir. Soixante et une femmes (14 %) ont reçu une corticothérapie pour la maturation pulmonaire fœtale.
Plus d'accouchements prématurés et plus de césariennes
Au moment de l'analyse de cette étude, 247 femmes (58 %)
avaient terminé leur grossesse soit par un accouchement soit par la
perte du fœtus, et 180 (42 %) poursuivaient leur grossesse.
Quarante femmes (9 %) avaient été hospitalisées en unité de
soins intensifs, 31 sur 40 avaient eu un accouchement provoqué, et
parmi celles-ci 15 avaient quitté l'hôpital, 3 étaient décédées, et
13 étaient toujours hospitalisées ; 9 sur 40 poursuivaient leur
grossesse.
Au total, cinq femmes parmi les 427 sont décédées, soit 1,2 %
(IC 0,4-2,7 %).
Même évolution qu’en l’absence de grossesse
Dans cette étude, l'évolution du Covid-19 chez ces femmes enceintes hospitalisées ne diffère pas de ce qu'elle est en dehors de la grossesse. Lors de l'analyse de l'étude, la moitié des femmes avaient accouché, 12 % avaient accouché prématurément à cause de leur infection. Près de 60 % de femmes avaient accouché par césarienne, là encore majoritairement à cause de l'altération de leur état de santé. Seulement 5 % des enfants avaient été testés positifs au SARS-CoV-2, dans la moitié des cas avant la 12ème heure de vie, suggérant que la transmission verticale du SARS-CoV-2 est possible, même si elle est rare. Les nouveau-nés n'ont pas développé de formes graves de l'infection.Dr Catherine Vicariot