L’épidémie a-t-elle commencé à l’été 2019 ?

Wuhan, le mercredi 10 juin – Selon des chercheurs américains, l’épidémie de coronavirus aurait pu commencer à Wuhan dès le mois d’août 2019. Le Royaume-Uni et le Brésil continuent de s’enfoncer dans la crise.

La recherche du patient zéro et de l’origine de l’épidémie actuelle de coronavirus occupent de nombreux scientifiques de par le monde. Une enquête d’autant plus complexe que le pays d’origine du virus, la Chine, n’est pas connue pour sa transparence. Officiellement, selon Pékin, le patient zéro aurait été détecté dans la ville de Wuhan, berceau de l’épidémie, le 17 novembre dernier. Mais plusieurs enquêtes scientifiques, qui ont trouvé des cas antérieurs, y compris en France, ont conclu à une origine plus précoce.

Une théorie basée sur l’épidémiologie digitale

Selon des chercheurs de l’université de Boston, l’épidémie aurait même pu commencer à Wuhan dès l’été 2019. Pour leur étude, les scientifiques se sont appuyés sur une nouvelle discipline, l’épidémiologie digitale. Ils ont ainsi notamment utilisé des images satellites de Wuhan et les recherches effectués par les internautes de la ville sur le moteur de recherche chinois Baidu.

Ils ont ainsi pu observer que dès le mois d’août 2019, l’affluence a fortement augmenté dans les hôpitaux de Wuhan tandis que les habitants faisaient des recherches en lien avec les symptômes de la Covid-19, telle que la toux et surtout la diarrhée, symptôme propre à la nouvelle maladie qui la distingue de la grippe saisonnière. Les chercheurs américains restent prudents et n’affirment pas avec certitude que l’épidémie a commencé dès l’été 2019 à Wuhan. Ils considèrent cependant comme probable que le virus circulait déjà depuis plusieurs mois dans le sud de la Chine quand l’épidémie s’est révélée en décembre.

Déconfinement tardif au Royaume-Uni

En Europe, le Royaume-Uni poursuit son déconfinement, avec plusieurs semaines de retard sur ses voisins européens. Le Premier Ministre Boris Johnson détaillera ce mercredi cette prochaine étape du déconfinement, qui comprendra notamment la réouverture de tous les commerces à partir de ce lundi. Avec près de 41 000 morts, le Royaume-Uni est de loin le pays le plus endeuillé d’Europe et l’épidémie y reste encore relativement virulente : entre 200 et 300 Britanniques perdent la vie quotidiennement tandis que le R0 reste supérieur à 1 dans le nord de l’Angleterre.

Après avoir bénéficié d’une hausse de popularité lié à son hospitalisation, le chef du gouvernement doit désormais faire face à de nombreuses critiques sur sa gestion de la crise, venu de l’opposition travailliste mais également des rangs de la majorité conservatrice. Il faut dire que le gouvernement accumule les échecs : le déconfinement du Parlement la semaine dernière a été une catastrophe, conduisant à rétablir rapidement le vote en ligne, tandis que la mise en service de l’application gouvernementale de traçage des contacts a été repoussée de plusieurs semaines.

Manipulation macabre au Brésil

De l’autre coté de l'Atlantique, l’Amérique latine est devenue le nouvel épicentre du virus. Pays le plus touché de la région, le Brésil déplore 1 200 morts supplémentaires ce mardi, portant le bilan total à 38 500 décès. Le bilan officiel a fait l’objet d’une polémique ces derniers jours, alors que les services du président Jair Bolsonaro, très critique envers le confinement, semblent avoir tenté de manipuler les chiffres. Pendant quelques jours, deux bilans étaient alors publiés quotidiennement, faisant varier le nombre de décès du simple au double. La très puissante Cour suprême fédérale a sonné la fin de la récréation ce lundi en ordonnant au gouvernement de publier les vrais chiffres de décès.

QH

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