
Washington, le vendredi 12 juin – Si l’épidémie recule aux
Etats-Unis, les spécialistes s’inquiètent d’une deuxième vague dans
le sud du pays. L’OMS est au cœur d’une nouvelle polémique.
« Le virus n’est pas derrière nous et nous ne sommes pas
dans une situation normale ». C’est le cri d’alarme lancée ce
jeudi par Tom Ingelsby, épidémiologiste à la prestigieuse
université John Hopkins de Baltimore. Si tous les États américains
sont en phase de déconfinement et si le nombre de victimes diminue
(900 morts par jour contre plus de 2 500 fin avril), les experts
sanitaires mettent en garde contre tout triomphalisme : la
situation sanitaire reste préoccupante aux Etats-Unis.
Hausse des contaminations dans le sud des Etats-Unis
Le pays déplore ainsi encore entre 20 000 et 25 000 nouvelles
contaminations par jour, pour un total de 2,1 millions de cas. Si
l’épidémie reflue incontestablement dans les États du Nord-Est,
particulièrement endeuillés, elle progresse fortement dans le sud :
le Texas, l’Arizona et l’Arkansas ont connu une hausse importante
des hospitalisations ces derniers jours. Mais ces trois États
conservateurs n’envisagent pas pour autant de ralentir le
déconfinement.
Un laisser aller qui inquiète certains spécialistes. « Il
semblerait que le pays ait renoncé et accepté l’idée que la maladie
fait désormais partie de la vie quotidienne » déplore Jeffrey
Shaman, épidémiologiste à l’université Columbia de New York. Les
récentes manifestations contre les violences policières et le
racisme pourraient également contribuer au déclenchement d’une
seconde vague selon les épidémiologistes.
Donald Trump repart en campagne
Pas de quoi inquiéter pourtant Donald Trump. Le président
américain, qui annonçait la semaine dernière que le pays avait «
largement surmonté » l’épidémie, a décidé de relancer sa
campagne présidentielle. Il faut dire que le candidat républicain a
fortement chuté dans les sondages du fait de la crise sanitaire,
sociale et économique des dernières semaines et fait désormais
office d’outsider dans la course à la Maison-Blanche.
Le président américain tiendra ainsi un premier meeting de
campagne dans l’Oklahoma le 19 juin prochain. Un meeting où les
participants devront s’engager à ne pas poursuivre en justice
l’équipe de campagne du président en cas de contamination au
Covid-19. Donald Trump a cependant dû déplacer la convention
d’intronisation du parti républicain, prévu le 27 août prochain,
qui ne se tiendra pas en Caroline du Nord, encore confiné, mais en
Floride. Le candidat démocrate Joe Biden, très discret, n’a pour
l’instant pas annoncé de date de reprise de sa campagne.
Polémique sur les cas asymptomatiques
Ennemie déclarée de Trump, l’OMS doit faire face à une
nouvelle polémique. Déjà critiquée pour sa complaisance envers la
Chine et pour avoir minimisé l’importance de la pandémie à ses
débuts, l’organisation onusienne doit désormais gérer les
conséquences de la déclaration maladroite de la responsable
technique de sa « cellule Covid-19 », Maria Van
Kerkhove.
QH