
Réalisée à l’Université d’Otago de Christchurch (en
Nouvelle-Zélande), une étude longitudinale a évalué le recours à
des médicaments psychotropes par des jeunes (enfants et
adolescents), à la suite du séisme (magnitude > 6 sur l’échelle
de Richter) ayant gravement frappé la région de
Canterbury[1] sur l’île du Sud, en
2011.
Les informations analysées ont été les prescriptions de médicaments « antidépresseurs, antipsychotiques, anxiolytiques, sédatifs, hypnotiques et psychostimulants (méthylphénidate) », connues grâce à une base de données nationale en Nouvelle-Zélande. Afin d’évaluer l’impact présumé du séisme sur la consommation de psychotropes, les auteurs ont comparé les statistiques de prescriptions concernant la région de Canterbury concernée par ces tremblements de terre aux données relatives à l’ensemble du pays, pour la même période.
Peu d’impact du tremblement de terre de Canterbury
Contrairement à ce qu’on pouvait imaginer a priori, cette étude montre qu’après un examen des tendances à long terme, ces tremblements de terre de Canterbury ne sont pas associés à des prescriptions plus importantes de médicaments antipsychotiques, anxiolytiques, sédatifs, hypnotiques ni de méthylphénidate, malgré un « léger effet sur la prescription des antidépresseurs ». Les auteurs estiment donc que les éventuelles séquelles post-traumatiques liées à cette catastrophe naturelle n’ont pas été d’une gravité suffisante pour entraîner une augmentation des prescriptions de psychotropes chez les jeunes.Il faut toutefois rappeler que l’appartenance de la Nouvelle-Zélande à la (tristement) célèbre ceinture de feu du Pacifique implique une proximité de ses habitants avec le risque de séisme, d’où sans doute une plus grande résilience. Par conséquent, ces conclusions ne sont peut-être pas transposables à d’autres régions du monde où les populations seraient moins familiarisées avec le risque de séisme.
Dr Alain Cohen