Ruée sur les tests et masque obligatoire avant le 1er août : la France se réarme
Paris, le jeudi 16 juillet 2020 – Une journée de flottement.
Après l’annonce du chef de l’État lors de son allocution télévisée
du 14 juillet concernant l’obligation du port du masque à partir du
1er août, les critiques émanant de médecins
ont été si nombreuses pour s’interroger sur la raison de ce délai
que le Premier ministre a finalement décidé ce matin d’une
accélération du calendrier. L’obligation s’imposera ainsi dans tous
les établissements clos recevant du public dès la semaine
prochaine. « J’ai entendu et compris que cette échéance
apparaissait tardive.
Le décret entrera donc en vigueur la semaine prochaine
» a déclaré Jean Castex devant les sénateurs, après avoir déjà
envisagé la veille une possible anticipation. Voilà qui laisse
finalement peu de jours au gouvernement pour trancher les
différentes questions juridiques en suspens : établissement de la
liste des espaces concernés, fixation de la sanction, détermination
des responsabilités (entre le propriétaire et le visiteur),
précisions sur la constitution de stocks…
Pas d’inquiétude, mais une vigilance
indispensable
Cette déclaration du Premier ministre est probablement une
réponse non seulement aux interrogations des médecins concernant le
caractère tardif de la mesure mais également une prise en
considération de certains signaux qu’Olivier Véran ne veut pas
qualifier « d’inquiétants » mais « d’attention
particulière ». Santé publique France (SPF) a confirmé dans son
dernier point publié le 9 juillet que « la circulation du virus
tend à progresser comme en témoignent l’augmentation de l’incidence
des cas de Covid-19, l’augmentation du nombre de cas ainsi que le R
effectif qui est significativement supérieur à 1. Cette tendance,
si elle est concomitante d’une augmentation du nombre de tests
RT-PCR réalisés, n’en indique pas moins une transmission qui permet
au virus de se maintenir, voire de progresser ». Cependant, les
chiffres quotidiens ne sont pas en faveur d’une inquiétude marquée.
Ainsi, le taux de positivité ne dépassait pas 1,1 % le 15 juillet,
tandis que 482 personnes étaient hospitalisées en
réanimation.
Hospitalisations : pas de pic remarquable
Les données hospitalières globales suggéreraient à Paris «
des signaux faibles de reprise épidémique » dans «
certains » établissements, indique le ministre de la Santé.
Les chiffres présentés sur la plateforme Géodes de SPF demeurent
cependant eux aussi plutôt rassurants : entre le
1er et le 7 juillet, 42 personnes ont été
hospitalisées à Paris pour une infection à SARS-CoV-2, contre 22
entre le 8 et le 14 juillet. Si les dix nouvelles hospitalisations
d’hier constituent une situation qui n’avait pas été observée
depuis le 7 juillet, il est bien trop tôt pour parler d’une
tendance. Globalement sur la France entière (en incluant la
Guyane), 133 personnes ont été admises à l’hôpital hier, ce qui est
certes plus élevé que le 14 juillet (61 cas supplémentaires), mais
ce qui correspond au niveau constaté le 10 juillet (136 entrées).
Ainsi, depuis le début du mois de juin, les hospitalisations
journalières oscillent entre trente et 150 par jour, sans pic
remarquable au cours de cette période.
Panique à Marseille
De la même manière, un contraste est constaté entre les
chiffres officiels et les impressions de certaines équipes à
Marseille. Ainsi, ce week-end, les déclarations d’Annie
Levy-Mozziconacci ont été très remarquées. Généticienne à l’hôpital
Nord de Marseille et membre du parcours de soin Norcovid, elle
s’est ainsi alarmée d’un « doublement du nombre de cas positif
tous les deux jours » et a sommé l’ARS PACA et la ville de
Marseille de réagir. L’ARS a semblé considérer inappropriée une
telle alerte relevant « des signaux faibles faisant état de
nouveaux cas de Covid-19. Dans le département des Bouches-du-Rhône
sur la semaine du 6 au 12 juillet, onze nouveaux cas positifs ont
été détectés en moyenne par jour, pour plus de 15.000 tests
réalisés. Depuis plusieurs semaines, les indicateurs
épidémiologiques de circulation du virus sont en baisse ou se
maintiennent à des niveaux bas en Provence-Alpes-Côte d’Azur »,
analyse l’ARS dans un communiqué publié hier.
Port du masque : prétest en Mayenne et à
Saint-Ouen
A contrario, on relève en Mayenne une situation épidémique nouvelle
pour le département qui avait été jusqu’alors été relativement
épargné par la circulation du virus. Avec 50,1 cas détectés pour
100 000 habitants en sept jours, le seuil d’alerte est légèrement
dépassé. « Des clusters, des groupes de patients sont
identifiés, les chaines de contamination sont traquées » a
affirmé le ministre de la Santé, qui a encore précisé que ces
foyers concernaient pour « la plupart (…) des lieux clos ou
confinés ». Pour faire face à cette situation, des décisions
ont été rapidement adoptées comme le port du masque dans les lieux
clos imposé par un arrêté préfectoral. La mesure pourrait ainsi
servir de « test » avant la généralisation à l’ensemble du
territoire, alors que les difficultés rencontrées dans certains
commerces de Saint-Ouen (Seine Saint Denis) où elle a également été
actée peuvent aiguiller le gouvernement quant aux dispositions à
prendre.
Ruée sur les tests en Ile-de-France
Parallèlement au recours systématique aux masques, les capacités de
dépistage sont également renforcées ; non seulement dans les
départements problématiques (Mayenne, Guyane, mais aussi Gironde)
mais également en Ile de France. Les laboratoires de la région
connaissent en effet depuis quelques jours un afflux auquel peinent
à répondre les structures. Il est lié à la conjonction d’une
multiplication des prescriptions dans un contexte d’une
augmentation des consultations et des cas suspects, de l’envoi à
plus d’un million de foyers d’ordonnances de dépistage volontaire
et au désir de nombreux franciliens de connaitre leur situation
avant un déplacement en France ou à l’étranger. Pour répondre à
l’engorgement, un décret a été publié qui permet aux techniciens et
non plus aux seuls médecins et infirmiers de procéder aux
prélèvements.
Confinements des plus âgés à l’étude ?
La mobilisation du gouvernement est destinée à éviter ou retarder
le plus possible tout reconfinement. Cependant, l’hypothèse de
confinements ciblés n’est pas écartée par le Premier ministre. Il
pourrait s’agir de mesures localisées mais aussi de dispositions
concernant certaines catégories de la population. Dans cette
perspective, un rapport élaboré par le député Jérôme Guedj chargé
d’une mission relative à la lutte contre l'isolement des personnes
âgées et fragiles en période de confinement, estime que le
reconfinement des plus fragiles cet automne doit être
envisagé.
Le confinement des vieux les fera mourir de solitude et d'inaction aussi sûrement que du virus. Lorsque vous isolez, vous protégez certes, mais vous affaiblissez certainement. Il est vrai alors qu'on peut toujours dire que la personne ne meurt pas à cause de l'autre, mais à cause d'elle-même, ce qui est moins dérangeant.
Dr Jean-Charles Crombez
Changement de ton
Le 16 juillet 2020
Rappelez-vous le masque ne sert à rien il peut même être contreproductif...Mouchez vous dans votre coude ! qui a pu nous dire des pareilles absurdités? Résultat : 30 000 morts, une économie en lambeaux par un confinement de type de celui de la peste au moyen âge. A quand l'embauche d'un épidémiologiste Coréen ou Taïwanais comme ministre de la santé ?
Dr Bonhomme
Pas compliqué
Le 17 juillet 2020
"Les critiques émanant de médecins ont été si nombreuses pour s’interroger sur la raison de ce délai que le Premier ministre a finalement décidé ce matin d’une accélération du calendrier".
Pas compliqué : le temps administratif et le temps réel n'ont pas la même durée et Einstein nous aurait certainement expliqué pourquoi. Pour l'administratif le temps n'existe pas et l'urgence non plus. Son timing est basé sur le système métrique et l'organisation hebdomadaire. On commence le 1er ou le Lundi quand on est administratif, pas quand il en est besoin. Un peu comme on attendrait le 1er pour construire d'une digue en cas de tsunami. On réforme en Septembre parce que le mois d'août est celui des vacances. C'est pourquoi le mois d'Août est le meilleur pour les invasions, nous l'avons vu en 39.
En face, les français hurlent parce qu'il n'y a pas de masques en Mars, puis gueulent parce qu'il faut en porter un en Juillet et qu'on ne peut plus "teuffer" tranquille sur la promenade des anglais.
Pendant ce temps, les masques jetés viennent s'échouer sur la plage quand ils n'ont pas été avalés par les dauphins.