
Afin de préciser ces résultats, une étude menée à l'Hôpital St
Georges à Londres a comparé le déroulement des grossesses avant le
début de la pandémie, entre le 1er octobre
2019 et le 31 janvier 2000, et durant celle-ci entre le
1er février et le 14 juin 2000. Ont été
examinées les incidences des MFIU, des accouchements prématurés,
des césariennes, et des admissions en réanimation néonatale.
Pour les MFIU, c’est la définition en vigueur au Royaume Uni
qui a été retenue : arrêt de la grossesse après 24 SA.
L'incidence des MFIU a été significativement plus élevée durant la pandémie
-n = 16 (9,31/1 000 naissances), qu'avant celle-ci-n = 4
(2,38/1 000 naissances), soit une différence de 6,93/1000
(intervalle de confiance à 95 % IC = 1,83-12) p = 0,01.
Après exclusion des malformations fœtales, la différence des
incidences était encore plus importante : 6,98/1 000 durant la
pandémie versus 1,19/1 000 avant celle-ci.
Il n'y avait pas de différences significatives concernant
l'incidence des accouchements prématurés avant 37 SA ou avant 34
SA, ni celle des césariennes, ni celle des admissions en
réanimation néonatale.
Parallèlement, durant la période de la pandémie étudiée, 19
femmes enceintes ont été hospitalisées pour Covid 19.
La question de la responsabilité directe de
l’infection virale
Une infection par le SARS-CoV-2 n’a été suspectée chez aucune
des femmes enceintes qui ont eu une MFIU mais on estime que 90 %
des femmes enceintes font des infections asymptomatiques et ne sont
pas testées.
Aucune des femmes enceintes testées positives au SARS-CoV-2,
symptomatiques et hospitalisées, n'ont eu de MFIU.
D'autres causes peuvent être suspectées, telles que la baisse
de la surveillance des femmes enceintes, qui limitaient d'autant
plus leurs consultations qu'elles craignaient d'être contaminées à
l'hôpital. Il semble, par exemple, que l'hypertension gravidique
ait été sous-estimée durant cette période.
Dr Catherine Vicariot