
En phase 1
Il s’agit d’un essai ouvert de phase 1 qui évalue la sécurité et l'immunogénicité de l'ARNm-1273 à doses croissantes, mené chez 45 adultes en bonne santé, âgés de 18 à 55 ans, qui ont reçu deux doses, à 28 jours d'intervalle, de 25 μg, 100 μg ou 250 μg. Chaque groupe de doses comptait donc15 participants. Les participants n'ont pas fait l'objet d'un dépistage sérologique ou d'un test RT-PCR pour le SARS-CoV-2 avant leur enrôlement. Le vaccin a été administré sous forme d'une injection de 0,5 mL dans le muscle deltoïde aux jours 1 et 29. Afin de comparer les réponses immunitaires des participants avec celles induites par l'infection par le SARS-CoV-2, 41 échantillons de sérum de convalescence ont également été testés.Des titres d’anticorps proportionnels à la dose
Quelques effets secondaires comme avec les autres candidats vaccins
Trois participants n'ont pas reçu la deuxième vaccination, dont un dans le groupe 25 μg qui a présenté une urticaire des membres inférieurs 5 jours après la première dose, et deux (un dans le groupe 25 μg et un dans le groupe 250 μg) qui ont manqué la deuxième fenêtre de vaccination en raison d'une suspicion de Covid-19 alors que les résultats des tests, finalement négatifs, étaient en attente. Tous ont continué à participer aux visites d'essai prévues. Parmi les effets indésirables observés chez plus de la moitié des participants, figurent la fatigue, les frissons, les maux de tête, des myalgies et une douleur au point d'injection. Les événements indésirables systémiques ont été plus fréquents après la deuxième dose, en particulier avec la dose la plus élevée, et trois participants (21 %) du groupe ayant reçu la dose de 250 μg ont signalé un ou plusieurs événements indésirables jugés graves qui n’ont pas conduit à interrompre l’essai pour autant.En route pour les phases 2 et 3
Le vaccin ARNm-1273 a donc induit des réponses immunitaires anti-SARS-CoV-2 chez tous les participants, et aucun problème de sécurité limitant les essais n'a été identifié. Ces résultats vont dans le sens de la poursuite du développement de ce vaccin. Sur la base des résultats obtenus chez les volontaires à ces doses, des groupes supplémentaires ont été ajoutés au protocole, dont les résultats seront communiqués lors d'une publication ultérieure.Une inconnue de taille et un pari de plus sur le futur
La technologie à base d’ARNm présente l’avantage de la rapidité en réduisant la durée de la phase préclinique à quatre mois seulement. En effet, la production de tels vaccins ne repose que sur de la synthèse chimique et non pas sur de la croissance cellulaire. Mais la grande inconnue est de savoir si ces technologies qui font actuellement la course en tête, peuvent être aussi efficaces que des vaccins atténués.Dr Bernard-Alex Gaüzère