Impact de l’épidémie de Covid-19 sur la santé mentale : la téléconsultation, une solution pertinente

S’il faut sans doute se garder de vouloir tirer des leçons trop définitives de l’organisation des soins pendant la phase la plus critique de l’épidémie de Covid-19, elle a néanmoins, de façon de plus en plus certaine, radicalement transformé le rapport des médecins Français à la téléconsultation. Les débuts de cette pratique avaient été timides : en 2019, un an après l’accord permettant une cotation des actes de télémédecine, seules 60 000 téléconsultations avaient en effet été prises en charge par l’Assurance Maladie ; alors que les objectifs étaient d’atteindre 500 000 actes. Les mesures adoptées pour lutter contre la diffusion de SARS-CoV-2 ont inévitablement fait de la téléconsultation une solution de prédilection pour pouvoir assurer l’indispensable continuité des soins, tout en garantissant la sécurité sanitaire des patients. Ainsi, les médecins se sont très rapidement approprié le dispositif. Une analyse publiée dans le New England Journal of Medicine (1) début avril, concernant des médecins américains, a ainsi confirmé que les praticiens ont facilement adopté les bonnes pratiques en matière de vidéo, comme adapter une caméra à hauteur des yeux, porter des vêtements passant bien à l’écran, ou encore éviter la présence derrière le praticien d’un décor susceptible de distraire le patient. Parallèlement, les auteurs observaient que les patients sont le plus souvent favorables à ce système de téléconsultation et sont satisfaits de n’avoir pas à se déplacer au cabinet. En France, où l’expérience de la téléconsultation était peut-être plus restreinte encore qu’aux Etats-Unis, l’adaptation a également été simple et rapide, comme le souligne le docteur Jordan Gendre, directeur médical adjoint de Qare, même si les médecins ne sont pas tous parfaitement rompus à l’informatique. Une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) (2) a ainsi révélé que « L’utilisation de la téléconsultation, que ce soit pour le diagnostic ou pour la surveillance des patients concernés par la Covid-19, implique ainsi 75 % des médecins, toutes générations confondues » et signale « À titre de comparaison, entre octobre 2018 et avril 2019, 86 % des médecins généralistes déclaraient ne jamais avoir eu recours à la téléconsultation ou à la télé-expertise ».

De l'appréhension à l'adhésion

La possible plus large reprise des consultations en présentiel n’a cependant pas conduit les médecins à totalement abandonner la téléconsultation. Ainsi, plus de 650 000 actes de téléconsultation étaient pris en charge par l’Assurance Maladie entre le 18 et le 31 mai, contre 10 000 par semaine au début du mois de mars, ce qui témoigne de l’installation de cette pratique dans l’exercice quotidien des médecins. Sans doute, le fait d’avoir dû vaincre leurs réticences a permis à un nombre important de praticiens de corriger leurs a priori sur la télémédecine, concernant les risques d’une détérioration de la qualité du soin ou des échanges ou encore la multiplication des problèmes techniques et de constater que ces réserves n’étaient majoritairement pas fondées. Parallèlement, un nombre croissant de médecins a pu apprécier les atouts du dispositif, concernant notamment la souplesse d’organisation et le gain de temps. Aujourd’hui, les mesures assouplissant le régime réglementaire de la téléconsultation (qui avaient été adoptées dans le cadre de la loi d’état d’urgence) ont été prolongées jusqu’au 30 octobre. Une pérennisation pourrait être discutée dans le cadre des négociations conventionnelles annoncées lors du Ségur de la santé.

Santé mentale : des alertes multiples

Placé, en ce qui concerne l’organisation des soins sous le signe du déploiement massif de la téléconsultation, le confinement a été marqué, s’agissant des motifs de consultation en médecine générale libérale, par la progression des demandes liées à la santé mentale. Ainsi, l’enquête de la DREES (2) révèle qu’alors que la grande majorité des autres motifs de consultation diminuait, les généralistes ont été confrontées à une forte hausse des demandes de soins « pour stress, troubles anxieux ou dépressifs qui ont augmenté pour plus de la moitié des médecins généralistes. Ces motifs de consultation ont même augmenté de plus de 50 % pour 17 % des généralistes ». La progression des troubles de santé mentale et parallèlement des addictions avait été redoutée par de nombreuses instances sanitaires. Les premiers éléments disponibles semblent confirmer l’impact conjugué de l’épidémie et du confinement. Ainsi, concernant la consommation de tabac et d’alcool, les chiffres de Santé publique France (SPF) relève que 27 % des fumeurs ont déclaré que leur consommation de tabac a augmenté avec le confinement et 11 % des Français ont indiqué que leur consommation d'alcool a elle aussi progressé (3). Par ailleurs, l’enquête CoviPrev (4) réalisée par SPF avec l’appui de l’institut de sondage BVA a mis en évidence une prévalence de l’anxiété atteignant 26,7 % à la fin du mois de mars, soit un taux deux fois supérieur à celui observé dans une enquête précédente (13,5 % en 2017). Si ce taux a diminué dans les semaines qui ont suivi le déconfinement, il demeure lors de la dernière vague d’enquête du 20 au 22 juillet plus élevé (17,6 %) que celui "attendu".

Une étude publiée en février dans General Psychiatry (5) par des auteurs chinois suggère également, en se basant sur une enquête en ligne auprès de 50 000 personnes, que 30 % des sujets pouvaient être considérés comme présentant une détresse péri-traumatique légère à modérée et 5 % une détresse sévère. En France, les spécialistes appellent aujourd’hui à la vigilance : « On constate actuellement que chez des personnes qui n'ont jamais été malades auparavant, il y a une augmentation des dépressions, des pathologies anxieuses qui sont vraisemblablement consécutives aux situations difficiles qui ont été vécues pendant le confinement, à l'anxiété, au stress, au deuil que certains ont éprouvé et aux situations très douloureuses que des personnes, par exemple, les soignants, ont vécu pendant la pandémie » prévient par exemple le professeur Marion Leboyer (CHU Henri Mondor Créteil), présidente de la Fondation FondaMental.

Favoriser un lien de confiance avec le patient

Le défi pour les médecins généralistes est de pouvoir répondre à cette demande de prise en charge en santé mentale, tout en assurant la sécurité des patients et en leur offrant des soins de qualité. Pour limiter la circulation du virus, l’organisation des cabinets doit encore le plus possible restreindre les contacts rapprochés entre les patients, avec une attention redoublée pour ceux qui présentent des comorbidités (ce qui est le cas d’un nombre important de patients atteints de troubles psychiatriques). Dans ce cadre, la téléconsultation est une solution plébiscitée. Par ailleurs, pour la prise en charge des problèmes de santé mentale et des addictions, la téléconsultation est un modèle présentant des atouts importants, au-delà du fait que l’absence d’examen physique se prête particulièrement bien à cette pratique. Le docteur Jordan Gendre remarque ainsi combien sa souplesse permet de s’adapter aux spécificités des personnes souffrant de troubles psychiques. « Le déplacement dans les transports en commun, en cabinet peut être problématique pour les personnes atteintes de troubles mentaux, obstacles qui sont gommés par la téléconsultation. Par ailleurs, nous constatons que le filtre de l’écran est rapidement oublié, au profit d’une relation plus simplement établie avec le patient, grâce à un cadre moins cérémonial ». La téléconsultation permet en effet d’ancrer le soin dans un cadre familier pour le patient, ce qui peut faciliter la prise de parole. Elle offre également la possibilité pour le praticien d’avoir un contact plus direct avec les proches et les aidants, ce qui peut contribuer à améliorer le suivi des patients et l’adhésion aux traitements. Enfin, la souplesse de la téléconsultation offre la possibilité de multiplier les contacts et les interventions brèves, ce qui peut être essentiel dans le cadre de l’initiation et du suivi d’un traitement de sevrage par exemple.

Qare : une solution adaptée à l’enjeu de la prise en charge en santé mentale

Pour répondre à la problématique de la prise en charge des troubles mentaux et des addictions, Qare est une solution de téléconsultation spécifiquement adaptée. Conçue par et pour des médecins, Qare a ainsi été développée avec la volonté d’anticiper les besoins et les interrogations des praticiens. Il ne s’agit pas seulement d’une solution pour réaliser des consultations à distance, mais également d’un dispositif pour améliorer le suivi des patients, faciliter l’éducation thérapeutique et assouplir son organisation professionnelle. Concernant la prise en charge des troubles mentaux ou des addictions, Qare Psy a par ailleurs prévu un espace de notes confidentielles spécifique, qui permet au médecin tout en répondant à son obligation réglementaire de présenter un compte-rendu de téléconsultation de pouvoir conserver des éléments de suivi confidentiels. Par ailleurs, Qare s’inscrit dans une dynamique pluridisciplinaire. « C’est essentiel pour le médecin généraliste qui peut parfois se sentir isolé dans son cabinet et qui grâce à cette communauté de praticiens peut bénéficier d’un véritable échange avec ses confrères, qu’il s’agisse d’évoquer un cas clinique particulier ou de confronter des données sur l’efficacité d’un traitement » observe le docteur Gendre.

Construire la relation avec le patient

Enfin, l’atout des solutions numériques en santé mentale est de fluidifier le dialogue et les échanges. Les applications d’auto-évaluation peuvent dans ce contexte remplir un rôle de lien entre le praticien et le patient. L’application Mon Sherpa, proposée par Qare Psy, a pour objectif d’accompagner les personnes présentant des troubles psychiques dans l’évaluation de l’évolution de leur souffrance. Il se présente comme un dispositif complémentaire aux soins, qui peut contribuer à initier le dialogue avec le praticien, grâce par exemple aux données du journal de bord. Le praticien peut ainsi inviter son patient utilisateur du programme à évoquer avec lui les éléments notés dans l’application pour déterminer son état, son évolution, voire son adaptation à un éventuel traitement. Ainsi, on le voit, plus encore en cette période particulière, où la vigilance face à la santé mentale doit être élevée et où d’une manière générale le réflexe de la téléconsultation doit perdurer, des solutions de plus en plus adaptées aux besoins des médecins et des patients sont développées.

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Article rédigé en partenariat avec Qare

Aurélie Haroche

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