« L’infodémie » le mal du siècle ?

Paris, le samedi 26 septembre 2020 - Comment gérer la profusion d’information autour de la Covid-19 ?

En juin dernier, Dominique Wolton directeur de recherche au CNRS s’inquiétait des dangers de la surinformation du public qui serait à l’origine d’une anxiété généralisée de la population.

Dans une formule choc, le chercheur dénonçait une certaine « tyrannie de l’information » : « on ne peut pas tenir un pistolet sur la tempe du citoyen en lui disant informez-vous ! ». Un constat partagé par l’OMS qui mène aujourd’hui une réflexion globale autour de « l’infodémie » c’est à dire les dangers de la « surabondance d’information, tant en ligne que hors ligne » qu’il s’agisse d’informations exactes ou inexactes. Depuis avril, le Secrétaire général des Nations Unies a lancé une initiative globale visant plus particulièrement la propagation d’informations fausses et/ou trompeuses.

Constat inquiétant

A l’occasion d’une conférence en ligne, c’est tout d’abord un constat qui a été formulé par Antonio Guterres, le Secrétaire Général de l’ONU : « dès lors que le virus s’est répandu dans le monde, des messages inexacts et même dangereux ont proliféré sur les réseaux sociaux, semant la confusion au sein d’une population ainsi induite en erreur et mal conseillée ».

Des informations qui constituent une menace pour la santé des personnes mais aussi pour les institutions. Si l’épidémie de Covid-19 a permis de visualiser sur une séquence extrêmement courte les conséquences de la propagation des fakes news, la directrice de l’ONUSIDA a souligné l’impact dévastateur de la diffusion de fausses informations lors de l’épidémie de VIH : « les fausses informations alimentent le rejet social et la discrimination. Elles ne doivent pas entraver la protection des droits humains ni empêcher que les personnes à risque et les personnes marginalisées aient accès aux services de santé et de protection sociale ».

Que faire ?

Une fois le constat posé, comment faire pour lutter contre ce fléau ? Tout d’abord, les Nations Unis et l’UNESCO mettent en avant l’initiative « Verified » qui vise à renforcer les outils de vérification d’information, grâce à des partenariats engagés avec la presse.

La résolution adoptée témoigne sans doute de l’immense difficulté de la tâche. Ces différents organismes invitent « les États Membres à élaborer et à mettre en œuvre des plans d’action pour gérer l’infodémie en favorisant la diffusion rapide d’informations exactes, reposant sur des bases scientifiques et factuelles, à toutes les communautés, et en particulier aux groupes à haut risque ». Une solution parfois difficile en présence, par exemple, de sources scientifiques contradictoires.

Des mesures qui doivent rester compatible avec l’impératif de respect des libertés fondamentales, et en particulier la liberté d’information.

C.H.

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