
Paris, le jeudi 22 octobre – Alors que les médecins libéraux peinent à obtenir des revalorisations, l'Assemblée nationale a approuvé hier la proposition gouvernementale d’une nouvelle rallonge budgétaire pour l’hôpital.
Par amendement, le gouvernement a ainsi introduit « une provision prudentielle de 2 milliards d'euros supplémentaires, qui va être ajoutée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, afin que les établissements de santé puissent couvrir les surcoûts et les pertes de recettes subis dans les prochaines semaines », a indiqué Olivier Véran. A ces deux milliards s’ajoutent 400 millions d’€ pour financer l’avancement à décembre 2020 de la deuxième tranche de revalorisation salariale pour les personnels (prévue initialement en mars 2021), la « survalorisation des heures supplémentaires » pour les agents (majoration de 50 % jusqu'à la fin de l'année) et l'indemnisation des congés de Toussaint et de Noël non pris (1 100€ pour les aide-soignants, et 2 000€ pour les infirmiers). L'enveloppe inclut également 50 millions d’euros pour « l'ouverture de 4 000 lits à la demande ».
Ces budgets seront placés sous la responsabilité des Agences régionales de santé « qui l'alloueront au plus près de la situation des établissements » précise Olivier Véran aux Echos.
Perfusion de dette
Conséquence, l'Objectif national des dépenses d'assurance-maladie (Ondam) augmentera de 9% cette année et sera maintenu en hausse de 5% en 2021, contre environ 2% ces dernières années. « Nous faisons désormais face à une seconde vague qui touche l'ensemble de notre territoire. Son impact financier est difficile à estimer mais il ne sera pas soutenable dans le cadre de l'Ondam à son niveau actuel » a expliqué Olivier Véran à la représentation nationale.
Des nouveaux crédits qui creusent encore davantage le déficit de
la Sécurité sociale, dont le niveau, selon les prévisions, devait
déjà atteindre le record de 44,4 milliards d'euros, et qui
atteindra finalement « environ 46,6 milliards d'euros cette
année et 28 milliards en 2021 », a détaillé le ministre.
« On se soigne avec la dette ! », s'est indigné le député
LR et médecin, Jean-Pierre Door quand les premiers intéressés, à
travers la voix de la FHF (Fédération hospitalière de France) se
sont félicités d’une augmentation nécessaire « pour consolider
et sécuriser les établissements de première ligne ».
Une rallonge sans doute indispensable mais qui rendra la tâche
encore plus difficile à Thomas Fatome actuellement en discussion
avec les organisations représentatives des praticiens de
ville…
Xavier Bataille