
Londres, le lundi 14 décembre – Après les hôpitaux, ce sont
les médecins libéraux britanniques qui vont pouvoir vacciner leurs
patients contre la Covid-19. Deux millions de Britanniques
pourraient être vaccinés avant la fin de l’année.
A Watford, dans la banlieue de Londres, le Dr Simon Hodes est
fier. Il l’est l’un des 1 200 médecins généralistes britanniques à
avoir été sélectionnés par la NHS (National Health Service)
pour recevoir des doses du vaccin élaboré par le laboratoire
américain Pfizer et la firme allemande BionTech et l’un des 200
premiers à le recevoir. Dès ce mardi, Dr Hodes va pouvoir vacciner
ses patients de plus de 80 ans, qui sont prioritaires pour recevoir
le vaccin. « Les patients sélectionnés pour recevoir le vaccin
sont impatients » explique le médecin interrogé par la
BBC.
Une semaine après avoir lancée sa campagne de vaccination, le
Royaume-Uni, premier pays du monde à avoir validé l’utilisation du
vaccin Pfizer, renforce son dispositif. Alors que la vaccination
n’était jusqu’alors possible que dans une poignée d’hôpitaux, elle
sera désormais possible chez certains généralistes. Les personnes
qui souhaitent recevoir le vaccin doivent attendre d’être contactés
par leur médecin. En raison des difficultés pour stocker le vaccin
Pfizer (il doit être conservé à une température de -70°), les
médecins libéraux n’ont que trois jours et demi pour écouler leur
stock une fois les doses reçus. Les maisons de retraite devraient
également recevoir leurs premières doses dans les prochains jours,
ce qui accélèrera encore un peu plus la campagne de
vaccination.
Deux millions de Britanniques potentiellement vaccinés en décembre
Le gouvernement britannique a récemment dû revoir ses
ambitions à la baisse et a annoncé qu’il ne pourrait recevoir que 4
millions de doses de vaccin Pfizer d’ici la fin de l’année (au lieu
de 10 millions prévus initialement), de quoi vacciner 2 millions de
Britanniques. Mais les choses pourraient s’accélérer si l’agence
nationale du médicament, le MHRA, venait à valider rapidement le
vaccin élaboré par la firme britannique AstraZeneca, plus facile à
stocker et dont les autorités britanniques sont déjà en possession
de plusieurs millions de doses.
Au total, Londres a précommandé 355 millions de doses de
vaccins auprès de différents laboratoires américains et européens.
Si la vaccination est pour l’instant limitée aux personnes âgés et
à risque, elle sera ouverte à l’ensemble de la population début
2021. Des gigantesques centres de vaccination sont ainsi en train
d’être érigés à travers le Royaume-Uni dans cette optique. Certains
s’inquiètent cependant que la possibilité d’un Brexit sans accord
le 31 décembre prochain ralentisse l’approvisionnement en vaccins,
dont les doses sont fabriquées en Europe.
Les Britanniques croient en la vaccination
Pour l’instant, le seul incident de vaccination signalé au
Royaume-Uni concerne deux professionnels de santé ayant déclenché
une réaction allergique après avoir été vacciné mardi dernier. Ils
ont rapidement été pris en charge et sont en bonne santé. Cet
incident a poussé le MHRA à émettre une nouvelle directive
recommandant aux personnes ayant des antécédents d’allergie de ne
pas recevoir le vaccin Pfizer.
Comme la plupart des pays du monde, le Royaume-Uni a décidé de
ne pas rendre le vaccin obligatoire. Mais contrairement à ce qu’il
est en de notre coté de la Manche, les Britanniques semblent avoir
pleinement confiance dans la vaccination. Selon un sondage réalisé
le 16 novembre dernier, 67 % des Britanniques se disent prêt à se
faire vacciner. Et parmi les 21 % de personnes qui refusent de se
faire vacciner, seul 28 % (soit 6 % de la population britannique)
le font parce qu’ils ne croient pas en l’efficacité de ce vaccin ou
des vaccins en général.
Nicolas Barbet