Nouveaux modes de vie, nouveaux produits, nouveaux
médicaments…les raisons de voir émerger des allergies cutanées
jusqu’ici non identifiées ne manquent pas. Voilà qui a fait l’objet
d’un forum au cours de ce dernier congrès des Journées
Dermatologiques de Paris.
La méthylisothiazolinone (MIT) a été au cours de cette
dernière décennie la « molécule phare » des allergies de
contact. Ce conservateur est présent dans les produits cosmétiques
dont les lingettes mais aussi dans les peintures à l’eau, les
produits d’entretien et autres d’utilisation courante comme la
colle. La concentration en MIT est limitée depuis 2017 dans les
produits non rincés, mais la MIT est toujours retrouvée dans les
produits à rincer et peut provoquer des réactions croisées avec des
molécules proches toujours présentes dans les cosmétiques ou qui
sont utilisées à d’autres fins (biocides dans le tannage du cuir
par exemple).
Les huiles essentielles suscitent également, depuis quelques
années un engouement, de plus en plus marqué.
Pour autant, malgré les nombreuses qualités qui sont
attribuées à ces produits dit « naturels », ces huiles ne
sont pas inoffensives et elles peuvent être responsables de
réactions allergiques et d’eczéma de contact parfois
sévères.
La mode des faux ongles qui se répand aussi depuis quelques
années est à l’origine de l’émergence d’eczémas de contact aux
méthacrylates, aussi bien chez les professionnels qui posent les
ongles que chez les utilisatrices.
Dans l’exploration d’un eczéma de contact, l’idéal est de
pouvoir disposer du produit incriminé afin de tester ses différents
composants qui ne font pas toujours partie des batteries de tests
standard. Malheureusement ce n’est pas toujours
possible.
Si les habitudes cosmétiques ont changé, les habitudes
alimentaires aussi. On signale par exemple des allergies sévères au
lait de brebis et au lait de chèvre chez des patients (souvent
atopiques) qui n’étaient pas particulièrement allergiques au lait
de vache… Beaucoup d’aliments, nouveau venus sur les tables
françaises, peuvent entraîner des allergies alimentaires. Le dosage
des IgE spécifiques recombinants améliore les performances
diagnostiques.
Dr Marie-Line Barbet