
Une étude chinoise vient opportunément apporter de nouvelles données. Il s’agit d’une étude de cohorte incluant 1 733 patients (52 % d’hommes), de 57 ans d’âge médian, menée environ 6 mois après leur hospitalisation pour une Covid-19. Les patients ont été soumis à une série de questionnaires évaluant leurs symptômes et leur qualité de vie, à un examen médical incluant un test de marche de 6 minutes et à des prélèvements sanguins.
Encore au moins un symptôme pour les trois quarts des malades
Force est de constater que, 6 mois après le début de la maladie, 76 % des patients présentent encore au moins 1 symptôme. Comme il a été décrit dans les études au long cours menées sur le SRAS, il s’agit principalement de fatigue musculaire (63 %) et de troubles du sommeil (26 %). Un quart des patients environ obtient un résultat au test de marche inférieur à la limite basse. Des anomalies de la diffusion pulmonaire persistent pour de nombreux patients (de 22 % à 56 % selon les stades de sévérité), en cohérence avec les anomalies les plus courantes d’images interstitielles (opacités en verre dépoli et lignes irrégulières), retrouvées à l’imagerie et identiques elles aussi aux séquelles radiologiques du SARS. De manière moins attendue, une baisse de la filtration glomérulaire (eGFR < 90 ml/mn pour 1,73 m2) est constatée chez 13 % des patients disposant de dosages de suivi et qui n’avaient pas présenté d’insuffisance rénale à la phase aiguë. En revanche, aucune thrombose veineuse profonde n’est survenue dans les suites d’hospitalisation. Des symptômes d’anxiété ou de dépression sont présents chez 2 patients sur 10 environ, plus fréquents dans les formes les plus sévères.Dr Roseline Péluchon