
Berlin, le jeudi 21 janvier 2021 - C’était il y a un an déjà.
Le 27 janvier 2020, l’Allemagne signalait sur son territoire un
premier cas du nouveau coronavirus. Trois jours plus tôt, trois
personnes revenues de Chine étaient identifiées comme porteuses du
virus par les autorités françaises. Malgré des mesures énergiques
pour tenter de limiter la propagation du virus, toute l’Europe a
été submergée par une vague de cas au mois de mars, entrainant une
fermeture sans précédent des frontières et la mise en place d’un
confinement strict.
Depuis le début du mois d’octobre, l’Europe est à nouveau
plongée dans « ce jour sans fin ». Relativement peu touchée par la
première vague de l’épidémie, l’Allemagne fait actuellement face à
une situation extrêmement difficile. Au Royaume-Uni, si le nombre
de cas quotidien semble connaître une légère diminution, le bilan
humain ne cesse de s’alourdir pour atteindre des chiffres
effroyables, sans commune mesure avec ceux affichés lors de la
terrible première vague de mars dernier. Une situation qui
contraste avec le plateau des cas en France.
En Allemagne, les mesures se durcissent
« Pas de service mortuaire », « corona », «
risque d’infection », ces quelques mots sont affichés sur les
cercueils empilés dans le crématorium de Meissen, ville allemande
située dans l’ex-RDA.
Les faits sont rapportés par l’AFP, dans cette commune, les
chambres froides funéraires sont désormais intégralement occupées
par des personnes décédées du Covid-19.
En trois décennies, Jörg Schaldach, directeur de ce
crématorium, n’avait jamais vu autant de morts sur une période
aussi longue. « Cela a commencé à la mi-novembre. Les chiffres
ne cessent d’augmenter. Le problème, c’est que les chambres froides
funéraires sont pleines. Nous sommes en état de catastrophe »,
poursuit-il. La direction n’a donc pas eu d’autre choix que
d’utiliser la salle de cérémonie et de recueillement pour y déposer
des cercueils.
Le 20 janvier, l’Allemagne a affiché un bilan de 1 035 morts
en 24 heures et une moyenne sur les sept derniers jours de 845
décès. Au pic de la première vague du printemps 2020, le pays avait
déploré 232 décès en moyenne quotidienne sur une semaine
glissante.
Malgré un léger recul du nombre d’infections et de patients
hospitalisés dans les services de réanimation, l’Allemagne a décidé
de durcir son arsenal de restrictions contre le Covid-19.
Contrairement à l’unanimisme qui régnait en mars dernier, Angela
Merkel a dû batailler pour obtenir des Länders du nord la fermeture
des crèches, écoles, commerces non essentiels, bars, restaurants
tandis que les lieux culturels resteraient fermés jusqu’au 14
février.
Mme Merkel a justifié sa fermeté en expliquant que des
demi-mesures risquaient de différer encore un peu plus le retour à
la vie normale. Dans ces conditions « nous ne pourrons toujours pas
rouvrir les salons de coiffure en avril » aurait-elle déclarée
passablement énervée lors d’une réunion avec les dirigeants des
Länders. Après un départ rapide, la campagne vaccinale semble
également se heurter à des contraintes logistiques majeures.
Au Royaume-Uni, 1820 morts en une journée… et un motif d’espoir
C’est le jour le plus sombre traversé par le Royaume-Uni dans
cette crise du coronavirus. Le pays a enregistré mercredi 20
janvier 1 820 décès supplémentaires du Covid-19, un record depuis
le début de la pandémie.
Ces chiffres du ministère de la Santé portent à 93 290 morts
le bilan total de la pandémie au Royaume-Uni, le plus lourd en
Europe.
Maigre motif d’espoir, comme en Allemagne le nombre de cas
semble connaître une légère décrue avec 38 905 contaminations
supplémentaires en 24 heures, confirmant la décrue de ces derniers
jours, pour un total de plus de 3,5 millions de cas. Mais cette
diminution suscite la polémique dans le pays : pour l’Imperial
College, cette diminution ne constitue en rien une preuve de
l’efficacité des mesures de confinement décidées en catastrophe par
les autorités britanniques.
Dans le même temps, la campagne de vaccination bat son plein.
Le nombre de personnes ayant reçu une dose a dépassé mercredi 4,6
millions, avec plus de 340 000 injections enregistrées en 24
heures. L'objectif du gouvernement est désormais de vacciner tous
les plus de 70 ans et soignants d'ici à la mi-février, soit environ
15 millions de personnes, dans un pays qui compte quelque 66
millions d'habitants. La cathédrale de Salisbury, vieille de 800
ans, est désormais transformée en vaccinodrome.
Situation sous tension au Portugal
On savait que le Portugal avait été relativement épargné lors
de la première vague par comparaison avec son voisin espagnol.
Malgré l’annonce du confinement décrété en urgence peu après les
fêtes par les autorités locales, le nombre de cas de Covid-19
connait une augmentation ces derniers jours.
C.H.