Covid-19 en Asie, une autre course contre la montre

Pékin le vendredi 22 janvier 2021 - Si l’épidémie de Covid-19 a fait son apparition en Chine il y a un peu plus d’un an, le continent asiatique (tout particulièrement sa partie Est) est parvenu globalement à endiguer la propagation de l’épidémie grâce à des mesures énergiques. Il est vrai que la Corée du Sud, le Vietnam, le Japon ainsi que Taïwan bénéficient du retour d’expérience des crises du SRAS, de la grippe aviaire et du MERS. Mais face à l’émergence du variant anglais et sud-africain, toute l’Asie reste sur le pied de guerre. Une course contre la montre s’engage sur tout le continent pour éradiquer toute circulation du virus. 

Confinement à Pékin et à Shangaï

Ce jeudi, le gouvernement chinois a annoncé le confinement strict de cinq quartiers de la banlieue sud de la capitale chinoise, qui compte 21 millions d'habitants, après la découverte du variant britannique sur une poignée de cas de contamination.

Ces cas « n'ont pas de corrélation génétique avec des cas d'origine locale ou importés signalés auparavant », a déclaré devant la presse la directrice adjointe des services sanitaires de Pékin, Pang Xinghuo. Le confinement strict est accompagné d’une campagne massive de tests dans les lieux zones concernées par le confinement.

Dans le même temps, c’est tout un quartier résidentiel du centre de Shanghai qui fait l’objet de mesures drastiques ce jeudi après la découverte d'au moins trois cas de Covid-19, les premiers signalés dans la gigantesque métropole chinoise depuis début novembre. 

Désormais, l’Empire du milieu se coupe du reste du monde. La Chine a également annoncé, jeudi, la suspension pour deux semaines des vols d'Air France entre Paris et Tianjin, près de Pékin, à la suite de la découverte de cinq cas de Covid-19 à l'arrivée d'un vol en provenance de la capitale française. Cette suspension est applicable à compter du 25 janvier.

Hausse des suicides au Japon

Au Japon, l’augmentation des cas de Covid-19 a conduit les autorités à prendre un certain nombre de mesures draconiennes, notamment dans la capitale.

Mais le prolongement des restrictions a un fort impact sur la santé mentale des japonais. Le nombre de suicides au Japon a augmenté l'an dernier pour la première fois depuis 11 ans, les répercussions de la pandémie ayant anéanti des années de progrès dans la lutte contre ce phénomène obstinément élevé dans le pays.

Le ministère de la Santé a annoncé vendredi que 20 919 personnes sont mortes par suicide en 2020 dans l'archipel, une augmentation de 3,7 % sur un an. En comparaison, 3 460 personnes au Japon sont décédées du coronavirus l'an dernier.

Les Jeux Olympiques en sursis

Selon le quotidien britannique The Times, le gouvernement nippon aurait déjà secrètement acté l'impossibilité d'organiser les Jeux olympiques cette année, du fait de la recrudescence mondiale du Covid-19, y compris au Japon. La semaine dernière, un ministre clé du gouvernement de Yoshihide Suga, Taro Kono, avait déjà exprimé une voix discordante en estimant qu'il ne fallait rien exclure pour les JO de Tokyo cette année. Malgré un démenti vif du gouvernement ce vendredi, il semble que la perspective d’un retour à la normale dans le monde sportif s’éloigne peu à peu.

Vaccination au ralenti

Paradoxe dans un continent qui est parvenu à contrôler l’épidémie, la campagne de vaccination contre la Covid-19 semble commencer au compte-goutte en Asie. Ainsi, les premières doses du vaccin Moderna, commandées par la Corée du Sud, ont été injectés… aux soldats américains situés près de la zone démilitarisée.

Seul un petit nombre de pays de cette région ont lancé de vastes campagnes de vaccination mais leur nombre devrait augmenter au fil des mois. Ainsi, la Corée du Sud envisage de vacciner 60 % de sa population d’ici novembre 2021, soit bien après l’Europe. Il faut dire que dans certains pays, la campagne de vaccination constitue un cauchemar logistique. D’après France 24, la logistique nécessaire pour le respect de la chaine du froid semble extrêmement difficile à mettre en place dans des pays pauvres comme les Philippines, l’Indonésie ou le Cambodge où les températures.

C.H.

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