Quels commerces fermés en Autriche et en Allemagne ont peut-être trouvé un argument pour défendre leur réouverture ?
Munich le samedi 23 janvier 2021 - En temps de confinement,
chaque secteur rivalise d’imagination pour présenter des arguments
en faveur de sa réouverture. Savoir-faire particulier dans le
domaine de l’hygiène (les salons d’esthétique), utilité pour
améliorer la condition physique et donc la résistance au virus (les
salles de sport), preuve limitée de la participation à la diffusion
de l’épidémie (petits commerces) : les idées ne manquent pas, soit
pour convaincre de la pertinence d’une ouverture soit pour dénier
celle d’une fermeture. Mais voici que les barbiers (même s’ils sont
encore peu nombreux) sont à un poil de trouver un argument
décoiffant.
La barbe. La barbe est arborée par un grand nombre de nos
contemporains : les moins âgés l’utilisent peut-être comme une
démonstration de leur virilité ou pour affecter leur aspiration à
un look plus naturel, quand les plus vieux y voient une occasion
facile de se rapprocher des jeunes générations tout en masquant les
parchemins de leur visage. Mais outre qu’il n’est pas impossible
qu’elle ne soit pas hygiéniquement irréprochable concernant la
diffusion des virus (et des bactéries), la barbe est peu compatible
avec le port du masque. Dès le début de l’épidémie de Covid,
les Centres de contrôle et des maladies américains avaient
rediffusé une iconographie réalisée en 2017 présentant les
différents types de barbichettes afin d’aider à déterminer
lesquelles étaient à éviter pour optimiser l’efficacité d’un
masque. Schématiquement : tout poil sur les joues apparaissait à
proscrire (permettant de conserver une fine moustache ou un
minuscule bouc !). Aujourd’hui, cette question revient sur le
devant de la scène alors que l’Autriche et la Bavière (et peut-être
bientôt l’Allemagne) ont décidé de renoncer aux masques en tissu et
chirurgicaux pour imposer le FFP2, bien plus efficace pour éviter
la transmission du virus, mais encore moins facilement associable à
la barbe. En effet, une étanchéité parfaite est nécessaire pour que
le FFP2 remplisse son rôle de filtration, étanchéité qui est
nécessairement altérée par la présence d’une toison, plus ou moins
volumineuse. Aussi, même s’il n’est pas question stricto sensu
d’interdire la barbe, les recommandations se multiplient. « La
seule option est de se raser » a ainsi déclaré Christof Asbach,
président de la Société allemande de recherche sur les aérosols,
interrogé par le journal autrichien Der Kurier à propos de
la meilleure façon de porter un masque FFP2. Face à cette
infortune, certains élus ont décidé de montrer l’exemple, en
sacrifiant leur barbe en public, postant les photos de leur
dénuement sur Twitter. Ce fut ainsi le cas du maire d’une ville
bavaroise qui a lancé à ses conseillers municipaux le défi de le
rejoindre dans ce changement drastique de visage : il a été
évidemment suivi et a espéré qu’à leur tour ses administrés
l’imitent sans considérer que cette nième préconisation les
rase.
Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.