
Paris, le vendredi 29 janvier 2021 – Les restrictions de
liberté et la diminution des contacts sociaux semblent à l’origine
d’une détérioration de la santé mentale, particulièrement marqué
chez les jeunes.
Comme la plupart des nations du monde, les Français ont
consenti, depuis 10 mois maintenant, à des restrictions de liberté
sans précédent afin de lutter contre une épidémie qui touche
essentiellement des personnes âgées. Ainsi, 93 % des morts par
Covid-19 en France avaient plus de 65 ans et 50 % plus de 84 ans,
l’âge médian de la mort en France. Mais si le confinement, le
couvre-feu et les mesures de restrictions sanitaires visent à
sauver les personnes âgées, elles affectent surtout les jeunes.
Privés de sorties, de voyages et de fêtes, isolés de leurs amis et
de leur famille, inquiets pour l’avenir, les étudiants ne meurent
pas du Covid-19 mais dépérissent mentalement.
Dans le monde 22 % des jeunes auraient des idées suicidaires
Dans tous les domaines étudiés, la prévalence des troubles
mentaux est nettement plus importante chez les jeunes que dans le
reste de la population générale. La situation ne risque pas de
s’améliorer puisque plus de la moitié des jeunes indiquent se
sentir mal informés s’agissant des maladies mentales, que ce soit
sur la prévention, les traitements ou les structures d’aide
existante. Seul 6 % des étudiants déclarent avoir déjà consulté un
psychiatre. S’il est encore trop tôt pour mesurer précisément
l’impact du confinement et du couvre-feu sur la santé mentale des
jeunes, 61 % des jeunes interrogés estiment que la crise sanitaire
a eu un impact négatif sur leur santé mentale et 66 % considèrent
que leur état mental actuel a des conséquences néfastes sur leur
travail et leur vie sociale.
Une génération sacrifiée
Derrière les timides discours de soutien en direction des
étudiants, l’exécutif a pour l’instant pris peu de mesures pour
leur venir en aide. Le 21 janvier dernier, le Président de la
République Emmanuel Macron a ainsi annoncé trois dispositifs pour
les jeunes : le retour des cours en présentiel à l’université un
jour par semaine, l’ouverture à tous les étudiants des repas à 1
euro dans les restaurants universitaires et enfin la mise en place,
à partir du 1er février, d’un « chèque
psy ». Ce dispositif consistera en la gratuité des
consultations chez un psychologue ou un psychiatre, à condition que
l’étudiant ait préalablement consulté son médecin traitant.
Nicolas Barbet