
En Australie comme ailleurs sur la planète, rappellent les auteurs, la Covid-19 a eu des impacts profonds sur l’économie et sur maints aspects de la vie quotidienne, y compris « sur la santé mentale et sur notre bien-être collectif. » Or dès avant l’irruption du nouveau coronavirus, le système de santé australien était confronté à ses limites pour traiter tous les sujets avec des troubles mentaux. Il lui a donc fallu se surpasser pour répondre aux défis posés par cette triple crise (sanitaire, socio-économique et psychiatrique), par exemple pour pouvoir « rembourser les services de télémédecine », dans un pays où l’importance des distances venait déjà compliquer, en pratique, l’offre de soins.
Sauver la vie et la qualité de vie
Mais les auteurs s’inquiètent : « on ignore si ces mesures seront suffisantes pour gérer la détresse psychologique, la dépression, l’anxiété et la détresse post-traumatique » risquant de compromettre les suites de cette épidémie, déjà dominées par les chocs économiques.Alors que les décideurs se sont jusque-là (comme partout) concentrés sur les ramifications de la Covid-19 sur la santé physique, pour « sauver des vies en évitant de surcharger le système de santé », les auteurs proposent un cadre alternatif de prise de décision visant à combiner années de vie sauvées et impacts sur la qualité de la vie. Si ce pari paraît presque impossible à tenir, car les impératifs économiques (maintien des échanges) et sanitaires (limitation des contacts interhumains) semblent contradictoires, les auteurs précisent toutefois que « l’inclusion simultanée de la santé mentale et des impacts économiques dans un seul processus de prise de décision » constituerait un cadre « transparent et responsable », susceptible de contribuer à « l’amélioration du bien-être général de la société australienne », malgré la nécessité de « continuer à relever les défis considérables créés par la Covid-19. »
Dr Alain Cohen