
Paris, le jeudi 25 février - Avec la pandémie, les centres
d’addictovigilance notent une hausse de la consommation de
certaines substances.
Les centres relèvent en particulier une augmentation des «
demandes suspectes auprès de médecins généralistes de
prescriptions chez des sujets jeunes » de pregabaline, une «
consommation à la hausse du fait de l’inactivité » du
protoxyde d’azote et des « signalements plus nombreux »
d’usage de cocaïne.
Signaux inquiétants concernant la méthadone
En partie responsable : l’assouplissement des Conditions de
Prescription et de Dispensation (CPD) de divers médicaments* décidé
en marge du premier confinement.
Cette règle, nécessaire afin de faciliter la continuité des
soins a entraîné des fraudes (difficiles à quantifier…) et une
augmentation des mésusages.
Ainsi, pour la méthadone, que prennent 65 000 personnes en
France en substitution à l’héroïne « par peur de manquer, des
patients ont fait des stocks et augmenté leurs doses. D’autres en
ont donné à des proches qui n’avaient jamais pris ce médicament,
sans se rendre compte des dangers » rapporte Joëlle Micallef
(Pharmacologie, La Timone, Marseille) dans Le Monde.
« Avant la Covid, tous les clignotants étaient déjà au
rouge sur le mésusage de la méthadone, avec un nombre croissant de
décès par surdosage (163 en 2018), qui est désormais supérieur au
nombre de morts par héroïne. La crise a encore aggravé la
situation », s’inquiète encore la pharmacologue.
* Méthadone, buprénorphine haut-dosage, fentanyl, méthylphénidate, zolpidem, clonazépam et autres thérapeutiques anxiolytiques et/ou hypnotiques.
X.B.