Hausse des états dépressifs à l’issue du premier confinement, mais pas des suicides

Paris, le mercredi 17 mars 2021 - C’est un chiffre malheureusement prévisible déjà pressenti par les nombreuses enquêtes de Santé Publique France. Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du Ministère de la Santé (DREES) confirme l’impact considérable du confinement de mars 2020 sur la santé mentale des Français, avec notamment une hausse des états dépressifs.

Une hausse chez les jeunes et chez les femmes

A l’issue du premier confinement, en mai 2020 « 13,5 % des personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en France déclarent des symptômes évocateurs d’un état dépressif », contre 10,9 % en 2019. Les jeunes sont les plus touchés avec 22 % des 15-24 ans, soit le double de 2019.

L’augmentation des états dépressifs est également plus forte chez les femmes, 15,8 % en 2020, contre 12,5 % l’année précédente. Ces états dépressifs se manifestent notamment par une perte d’intérêt à faire des choses, une humeur dépressive, des problèmes de sommeil et des difficultés de concentration.

Si la situation financière influe grandement sur le développement des états dépressifs, le fait d’avoir contracté le Covid ou d’avoir des conditions de logement dégradées favorise également l’augmentation des états dépressifs : « ainsi, plus d’une personne sur cinq logeant dans un appartement sans balcon présente un syndrome dépressif », note l’étude.

Avoir été confiné hors de chez soi, chez son conjoint ou partenaire, ou chez ses parents, est également associé à un risque accru. Tout comme le fait de vivre dans des foyers surpeuplés ou à l’inverse de vivre seul, ou seul avec son ou ses enfants. « Les parents seuls avec leur(s) enfant(s) étaient 14 % à présenter un syndrome dépressif en 2019 [soit trois points de plus que la moyenne], contre 21 % en 2020 (soit 7,5 points de plus que la moyenne) », note la Drees.

Enfin, l’étude relève que « le fait de se retrouver confronté à des comportements violents, agressifs ou dégradants de la part de son conjoint ou partenaire est également lié au syndrome dépressif ». Un chiffre à mettre en perspective avec l’augmentation de 9 % des cas de violences intrafamiliales en 2020.

Une baisse paradoxale des pensées suicidaires

Dans ce tableau bien sombre figure toutefois une statistique plus heureuse : la baisse pendant le confinement des pensées suicidaires. Elles concernaient 3,8% des personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en France, contre 5% en 2019.

Un constat confirmé par une baisse surprise et forte du nombre de suicides en 2020, malgré la médiatisation de certains cas (étudiants, restaurateurs…).

C.H.

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