La prévention de la Covid-19, une barrière aux autres infections et vaccinations ?

Plusieurs pays ont constaté que les mesures prises contre la propagation de la pandémie de Covid-19 ont modifié l’incidence des maladies évitables par les vaccins. Parallèlement, il a été dit aussi que les vaccinations de routine ont été négligées pendant la pandémie. Une équipe hollandaise a vérifié les données concernant ces éléments pour le 2ème trimestre de 2020 et les a comparées à celles de l’année précédente.

Seulement deux rougeoles en 2020…

Il est exact que l’incidence de plusieurs maladies infectieuses a diminué au cours du 2ème trimestre 2020. La réduction est de 97 % pour les oreillons, 75 % pour les infections invasives à méningocoque, 82 % pour les infections invasives à pneumocoque et 77 % pour la coqueluche. La tendance à la baisse se poursuit au cours du 3ème trimestre 2020, comparativement au 3ème trimestre 2021, moins importante toutefois. Toutes les classes d’âge ne sont pas touchées de la même façon. Ainsi, la baisse en 2020 par rapport à 2019 est moins prononcée pour les plus de 65 ans en ce qui concerne les infections invasives à méningocoque, pour les moins de 5 ans pour la coqueluche et pour les moins de 18 ans pour les infections à pneumocoque. Aucune différence n’est constatée en revanche pour l’incidence des hépatites aiguës virales B ni pour celle des infections à Haemophilus influenza b. Quant à la diphtérie, la polio, le tétanos et la rubéole, le nombre de cas en 2019 et 2020 est trop faible pour pouvoir être exploité et seulement 2 cas de rougeole ont été notifiés en 2020. 

Faible diminution des vaccinations

Pour vérifier l’impact des mesures restrictives sur les vaccinations de routine, les auteurs ont choisi de se focaliser sur la première vaccination contre la rougeole-oreillons-rubéole (MMR1), réalisée en Hollande à 14 mois. L’analyse des données indique que les effets du confinement sont à nuancer. En effet, s’il apparaît une réduction de 6 à 14 % des vaccinations prévues pour la période entre mars et septembre 2020, il s’agit plutôt de reports de vaccination. Un rattrapage a en effet lieu rapidement après la levée des mesures de confinement, laissant seulement un déficit de vaccinations de 1 à 2 % par rapport à l’année précédente.

La réduction de l’incidence des maladies infectieuses évitables par les vaccins s’explique sans doute par les mesures de distanciation sociale et les fermetures des écoles. Mais, selon les auteurs, elles peuvent aussi être la conséquence de sous-diagnostics ou de sous-déclarations liés aux perturbations de l’accès aux soins (l’activité des médecins généralistes a diminué de 25 % entre mars et mai 2020).

Dr Roseline Péluchon

Référence
Middeldorp M et coll. : Short term impact of the COVID-19 pandemic on incidence of vaccine preventable diseases and participation in routine infant vaccinations in the Netherlands in the period March-September 2020. Vaccine, 2021 ; 39 : 1039–1043. doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.12.080

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article