Tedros se rebelle : le directeur général de l’OMS demande une nouvelle enquête
Genève, le mercredi 31 mars 2021 – Le directeur général de
l’OMS (Organisation mondial de la Santé) Tedros Ghebreyesus a
demandé qu’une nouvelle enquête soit menée sur les origines du
Sars-Cov-2, le jour même de la publication du rapport d’enquête
mené par des chercheurs de son organisation.
Tedros se rebelle. Sans doute un peu agacé d’être régulièrement
accusé d’être l’homme de Pékin, l’ancien ministre de la santé
éthiopien et actuel directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus
a déclaré ce mardi qu’il souhaitait qu’une nouvelle enquête soit
mené sur l’origine du Sars-Cov-2 et notamment sur la possibilité
que l’épidémie soit le fruit d’un accident de laboratoire à Wuhan.
Une théorie mise en avant notamment par le gouvernement américain
depuis avril dernier, mais toujours démentie par Pékin.
Un rapport critiqué de toutes parts
Cette déclaration du directeur général de l’OMS, qui avait
pourtant vanté « l’efficacité et la transparence de la Chine
» au début de la pandémie, est d’autant plus surprenante qu’elle
survient le jour même où l’OMS publie le rapport de sa mission
d’enquête sur l’origine du virus menée en janvier dernier. Un
rapport très favorable à Pékin dont le JIM s’était déjà fait l’écho
des pré-conclusions. Les enquêteurs de l’OMS ont ainsi écarté
l’hypothèse la plus défavorable à la Chine, celle d’un accident de
laboratoire pour n’en retenir que deux : celle, la plus probable à
leurs yeux, d’une transmission du virus d’un animal (probablement
via la chauve-souris) et une autre, qui a les faveurs de Pékin, qui
veut que le virus soit arrivé en Chine via des viandes congelés
importés.
Le « docteur Tedros » comme on le surnomme, n’est donc pas
convaincu par les conclusions de sa propre équipe d’enquêteur et il
n’est apparemment pas le seul. Concomitamment à la déclaration du
directeur général de l’OMS, le département d’État américain a
publié une déclaration commune à quatorze pays (dont le
Royaume-Uni) pour exprimer sa « préoccupation concernant la
récente étude commanditée par l’OMS en Chine » et demander «
une analyse et une évaluation transparentes et indépendantes sur
les origines de la pandémie de Covid-19 ». Visiblement gêné par
ces critiques venus de toute part, le chef de la délégation
d’expert, le danois Peter Embarek, a tenté de minimiser les
ingérences chinoises, tout en reconnaissant que des investigations
plus poussées étaient nécessaires.
La chauve-souris, suspect numéro 1
De l’avis des scientifiques, deux pistes de recherche n’ont
pas été suffisamment approfondis par les enquêteurs de l’OMS. Tout
d’abord, l’enquête devait permettre de déterminer si l’épidémie
n’avait pas pu commencer en Chine dès avant le mois de décembre
2019, sans que les autorités locales ne la décèlent. Mais de l’aveu
même des enquêteurs de l’OMS, les recherches sur les premiers cas
de Covid-19 ont été intégralement menés par les autorités
chinoises, qui ont bien sûr conclu à l’absence d’épidémie avant le
début de la crise à Wuhan fin décembre 2019.
L’autre question qui reste en suspens est de savoir si le
Sars-Cov-2 tire son origine d’un virus présent chez l’animal et
notamment chez la chauve-souris. Sur ce point, la lecture du
rapport fait ressentir la pression chinoise : pas un mot ou presque
n’est dit sur les virus découverts en Chine, alors que les
recherches menées en Thaïlande ou au Cambodge sont abondamment
commentés. Le rapport indique ainsi qu’aucun virus proche du
Sars-Cov-2 n’a été découvert chez des chauve-souris en Chine.
Pourtant, dans un article publié le 17 novembre dernier dans la
revue Nature, des chercheurs de l’institut de virologie de
Wuhan disaient avoir découvert en 2013 dans une grotte de la
province de Yunnan huit virus de chauve-souris très proche du
Sars-Cov-2.
Ce mardi, Tedros Ghebreyesus a déclaré qu’il était « prêt à
déployer de nouvelles missions et des experts spécialisés » en
Chine. Mais au vu du contexte et de la culture du secret qui règne
à Pékin, il est peu probable que les autorités chinoises accèdent à
cette demande.
La mission de l'OMS est sujette à caution, comment être objectif avec un encadrement aussi strict et en analysant uniquement ce que les autorités ont imposé un an après. La chauve souris pourrait être le vecteur du SarsCov2 mais ceci semble démenti par avis gouvernemental. Une question reste sans réponse : la faute est rejetée sur la transmission par des viandes congelées mais il n'est indiqué ; à ma connaissance ; ni la nature ni l'origine des importations concernées. Le lanceur d'alerte, un ophtalmologue chinois, a été emprisonné avant de décéder du covid.
Dr Hervé Favoriti
Procès d'intention
Le 04 avril 2021
Les autorités chinoises feraient obstruction ou, pire, nous auraient menti ? Mais qui peut croire une histoire pareille ?