
Entre décembre 2020 et mars 2021, une étude a permis d'inclure 131 femmes qui ont été vaccinées soit enceintes (84), soit allaitantes (31), et 16 femmes non enceintes âgées de 18 à 45 ans.
Les effets secondaires ont été similaires chez les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les femmes témoins. De la fièvre et des frissons ont été rapportés chez près d'un tiers des femmes enceintes et chez la moitié de celles qui ne l'étaient pas.
Les échantillons de plasma, et de lait maternel chez les femmes
allaitantes, ont été recueillis lors de l'injection de la
1ère dose vaccinale, lors de celle de la
2ème dose, et 2 à 6 semaines après cette
dernière. Un prélèvement à été fait lors de l'accouchement au sang
du cordon pour 10 des 13 femmes qui ont accouché au cours de la
période de l'étude : 9 sur 10 avaient reçu les deux doses de vaccin
avant l'accouchement, une femme n'avait reçu que la
1ère dose, toutes au
3ème trimestre de la grossesse.
Des taux d'anticorps plus élevés après la vaccination qu'après l'infection naturelle
Des IgG pour les fœtus et les nourrissons
Les IgG maternels traversent le placenta, les IgG anti-Spike et anti-RBD étaient détectables dans le sang du cordon sur tous les prélèvements faits lors de l'accouchement des femmes vaccinées (10/10). Les taux de ces IgG étaient plus faibles chez la femme qui n'avait reçu que la 1ère dose du vaccin. Le taux des anticorps neutralisants était plus bas dans le sang du cordon que dans le sang maternel, sans que cette différence soit significative. Les anticorps neutralisants étaient indétectables chez la femme qui n'avait reçu qu'une dose de vaccin et chez une seconde femme qui avait reçu la seconde dose seulement 7 jours avant l'accouchement. Les taux de transfert d'IgG1 anti-Spike dans le sang du cordon augmentaient avec le délai écoulé entre la 2ème dose vaccinale et l'accouchement.Les vaccins à ARNm induisent une immunité humorale identique chez les femmes enceintes et les femmes allaitantes à celle observée chez les femmes non enceintes de même âge. L'immunité qu'ils confèrent s'accompagne d'un profil spécifique de la sécrétion des différents isotypes d'immunoglobulines, dominé par les IgG ; ceux-ci, durant la grossesse, traversent le placenta pour protéger le fœtus, et après l'accouchement sont secrétés dans le lait maternel pour protéger le nouveau-né. L'étude montre que les 2 doses vaccinales sont nécessaires, mais elle ne précise pas quelle est la période optimale pour la vaccination. Si les effets secondaires de la vaccination sont les mêmes chez la femme qu'elle soit enceinte ou non, les risques potentiels pour le fœtus restent inconnus.
Dr Catherine Vicariot