Le Conseil d’Etat suspend le numerus clausus des redoublants Paces !

Paris, vendredi 30 avril 2021 - Comment ajouter de la confusion à l’anxiété ? Au moment où se déroulent les épreuves de fin d’année pour quelques 50 000 étudiants en faculté de médecine, le Conseil d’État vient de suspendre l’arrêté fixant le numerus clausus destiné aux redoublants de l’ex-première année commune aux études de santé. Ce nombre d’admis maximal, défini de manière nationale, a vocation à laisser place à un numerus apertus qui sera défini à l’issue de négociations entre facultés et ARS.

Recours engagé par des étudiants montpelliérains

Depuis l’entrée en vigueur de la réforme des études de médecine, deux parcours parallèles ont été définis (parcours avec accès santé (PASS) et licences avec option santé (L.AS) en vue de mettre fin à la Paces.

Cinq étudiants de PASS de la faculté de Montpellier ont saisi le juge des référés du Conseil d’État pour ordonner la suspension de l’arrêté du 25 janvier 2021 qui avait fixé à 6 509 le nombre d’étudiants de Paces autorisés à poursuivre leurs études en médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique à la rentrée 2021. Les requérants estiment que la cohabitation (transitoire) des nouveaux étudiants avec les ultimes redoublants de l’ancienne Paces crée une concurrence déloyale, ces derniers bénéficiant de places réservées déduites des numerus apertus dévolus aux deux nouvelles filières PASS et L.AS.

Les juges des référés n’ont donné que partiellement raison aux étudiants en estimant que l’arrêté laissait « un nombre de places résiduel » aux étudiants actuellement en PASS et qu’un doute sérieux apparaissait quant à la légalité du texte qui se fonde uniquement sur les taux de réussite en Paces pour fixer le nombre de places disponibles en deuxième année, sans prendre en compte les places qui seront réservés aux PASS et aux L.AS. En clair, les étudiants PASS et L.AS sont laissés dans l’incertitude quant à leurs chances de poursuite de leurs études.

Un nouvel arrêté dans les plus brefs délais

Dans un communiqué diffusé le 28 avril, Olivier Véran et Frédérique Vidal annoncent qu’ « un nouvel arrêté sera publié dans les plus brefs délais » et que « les capacités d’accueil ouvertes aux étudiants inscrits dans l’ensemble des filières permettant l’accès aux études de santé seront garanties aux étudiants en cours de formation ».

Pour Patrice Diot, président de la Conférence des doyens de médecine, cette décision du Conseil d’État est motivée pour « une simple question d’ordre juridique », l’arrêté sur le numerus clausus résiduel ayant été publié avant que ne soient connus les numerus apertus des facultés. Pour autant, pas question à ce stade de réduire le nombre de places réservées aux redoublants Paces.

Le collectif Pass LASS, qui dénonce depuis plusieurs mois les failles de la réforme de la première année des études de santé, ne peut pour sa part que se féliciter de la décision du Conseil d’État qui « confirme ce que nous dénonçons depuis maintenant six mois » relève-t-il.

C.H.

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