
Accessible dès 16 ans
Aujourd’hui, l’AMM du vaccin de Pfizer/BioNTech en Europe, aux Etats-Unis et en Israël en permet l’utilisation dès l’âge de 16 ans. Aussi, en Israël, en prévision notamment des examens de fin d’année, les plus de 16 ans ont déjà commencé à être vaccinés et les Etats-Unis vont bientôt suivre cette voie (tandis que les plus de 16 ans atteints de comorbidités majeures ont souvent déjà été protégés). En France, même si l’autorisation européenne permet en théorie, de vacciner dès l’âge de 16 ans, la barre symbolique de 18 ans demeure la règle et alors que l’ouverture à toute la population adulte suscite encore réserves et polémiques, les discussions sur la vaccination des 16-18 ans ne sont pas (encore) à l’ordre du jour.Préparez les épaules de vos enfants
Pourtant, les épidémiologistes convergent pour la plupart pour considérer que compte tenu de la circulation du virus, de la transmissibilité accrue des variants d’intérêt, pour pouvoir permettre sereinement un relâchement des mesures de distanciation physique et du port du masque, une couverture vaccinale de 90 % de l’ensemble de la population serait nécessaire. C’était notamment il y a quelques semaines la conclusion d’une modélisation de l’Institut Pasteur. Ceci suppose donc une vaccination des plus jeunes, y compris les moins de 16 ans. En Israël et aux Etats-Unis, on s’y prépare, dès le feu vert des autorités sanitaires et notamment de la Food and Drug administration (FDA). « Préparez les épaules de vos enfants » a ainsi lancé récemment le premier ministre israélien. Les responsables de la campagne vaccinale n’ignorent pas que les réticences pourraient être plus importantes que chez les adultes, compte tenu de la rareté des formes graves de Covid chez les plus jeunes. Par ailleurs, en Israël, certaines autorités ont alerté à propos de la perméabilité des adolescents aux théories complotistes associées aux vaccins. A l’inverse, le soutien des associations de pédiatres est quasiment unanime.Bénéfice indirect
En France, en février, la Société française de pédiatrie avait émis une position de prudence concernant la vaccination contre la Covid des plus jeunes. Mais peu à peu, les avis évoluent. « Il fallait protéger les plus fragiles, maintenant il faut protéger les plus contaminateurs », résume le pédiatre et infectiologue Robert Cohen, en faisant référence aux adolescents (et non aux enfants de moins de 10 ans). « Ne nous leurrons pas, le bénéfice individuel paraît modeste, mais il l’est de façon indirect. Les vacciner est le seul moyen de rouvrir les écoles, de façon plus sûre, et de lutter contre l’isolement, la dépression en nette augmentation », ajoute-t-il encore cité par Le Parisien.Alors que le gouvernement n’a pas encore pu (et su) répondre à de nombreux défis concernant la campagne de vaccination, pourra-t-il anticiper celui-ci ?
Aurélie Haroche