
Paris, le mercredi 5 mai 2021 - Français et Européens
trépignent d’impatience à l’idée de la prochaine réouverture des
loisirs et des frontières. Mais pour l’heure, les autorités
sanitaires discutent encore des modalités prochaines de
l’instauration d’un « passeport sanitaire » dont l’objectif
est de permettre d’éviter toute reprise de l’épidémie.
Le passeport réduit le risque, mais ne le supprime pas
En donnant une indication du faible risque de contagiosité de
personnes à l’entrée d’un festival ou d’un parc de loisirs, le pass
sanitaire « peut permettre à la population une forme de retour à
la normale en minimisant les risques de contamination », écrit
le conseil scientifique. Toutefois, les risques ne sont considérés
comme limités qu’en présence de certaines conditions : port du
masque, maintien des gestes barrières et ventilation importante
dans les lieux clos, même si la distanciation physique peut-être un
peu moins stricte à l’extérieur – « où il est désormais admis
que le risque de contamination est très faible », précisent les
membres du Conseil.
Le précédent de Noël
Suffit-il pour autant d’être testé négatif pour se sentir
libre ? Déjà évoqué par l’OMS au moment du débat sur le port du
masque, le risque de « faux sentiment de sécurité » n’est
pas exclu par le Conseil Scientifique en cas d’instauration d’un
passeport sanitaire.
Frédéric Altar, immunologiste et directeur de recherche à
l’Institut national de la santé et de la recherche médicale
(Inserm) interrogé par Le Monde met en garde « Il ne faut
pas que les gens fassent l’erreur de se dire : “On a un pass validé
on arrête les gestes barrières parce qu’on est garanti à 100 % de
ne pas transmettre”. Tant que tout le monde n’est pas vacciné, on
n’en est pas encore là. » Le Conseil Scientifique évoque
notamment le cas des fêtes de noël, où l’utilisation des tests
antigéniques ne pouvaient pas parfaitement prémunir d’un risque
d’infection.
L’Europe s’ouvre à certains vaccinés du monde entier (mais pas tous !)
Quelles que soient ces réserves, quelques semaines avant les
vacances d’été, l’Union Européenne se penche sur le cas des voyages
non essentiels en provenance de pays tiers de l’Union
Européenne.
Une autorisation d’entrée pourrait être accordée aux personnes
qui ont reçu, au moins quatorze jours avant leur arrivée, la
dernière dose « d’un vaccin autorisé par l’UE » et à celles
qui proviennent d’un pays « où la situation épidémiologique est
bonne » (seuls sept pays figurent actuellement sur cette liste
!).
Pour l’heure, cette solution bénéficierait notamment aux
touristes américains exclus depuis mars 2020 du territoire
européen.
Dans une interview publiée dans le New York Times le 25
avril dernier, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission
Européenne rappelait que les Américains utilisaient les vaccins
approuvés par l’Agence européenne des médicaments.
C.H.