Le monde au chevet de l’Inde

New Delhi, le mercredi 12 mai 2021 – Plusieurs pays ont apporté de l’aide humanitaire à l’Inde, qui fait face depuis quelques semaines à une vague épidémique d’une intensité record. Au Royaume-Uni, l’épidémie est (peut-être) en voie d’être vaincu.

« Le Royaume-Uni sera toujours là pour l’Inde quand elle en a besoin » a déclaré le 2 mai dernier le Premier Ministre Boris Johnson, alors que son pays venait d’envoyer 495 concentrateurs d’oxygène et 200 respirateurs sur les 1000 promis à l’Inde. L’ancienne puissance coloniale n’est pas la seule à venir en aide à l’Inde, en proie à un rebond épidémique de Covid-19 sans précédent. L’Allemagne a également envoyé 120 respirateurs, tandis que les Etats-Unis ont donné 400 bouteilles d’oxygène et un million de tests.

Quant à la France, elle a acheminé vers New Delhi 28 tonnes d’équipement médical dont huit générateurs d’oxygène de haute capacité. Ces générateurs sont de véritables petites usines à oxygène : ils peuvent remplir des bouteilles avec un débit de 20 000 litres d’air par heure et alimenter en continu un hôpital indien pendant plusieurs années. De quoi aider l’Inde à traverser la crise sanitaire qu’elle vit actuellement et à éviter la pénurie d’oxygène qui menace les hôpitaux indiens depuis quelques semaines.   

Apparition d’une maladie rare et mortelle chez des patients guéris du Covid-19

Si la situation épidémique semble en voie de stabilisation en Inde, les chiffres restent alarmants : le pays compte officiellement environ 400 000 nouvelles contaminations et 4 000 nouveaux décès par jour. Soit environ 20 fois plus de cas et de morts qu’au mois de mars. Des chiffres que la plupart des experts considèrent comme sous-estimés, au vu de l’augmentation massive des crémations dans le pays. Jusqu’à récemment localisée dans les grandes villes, l’épidémie touche désormais les campagnes, souvent très pauvres, où il est particulièrement difficile d’obtenir des soins et même de compter les décès de manière fiable. Officiellement, plus de 91 000 Indiens sont morts de la Covid-19 depuis le début du mois d’avril.

Les autorités sanitaires indiennes s’inquiètent également de l’apparition, semble-t-il croissante, de cas de mucormycose chez des patients guéris de la Covid-19. Il s’agit d’une maladie rare provoquée par un champignon et souvent mortelle (environ 50 % de mortalité). La maladie s’attaque d’abord aux yeux puis au cerveau du patient. S’il n’est pas pris en charge à temps, il est malheureusement nécessaire de pratiquer une énucléation pour le sauver. La mucormycose qui s’observe habituellement chez des sujets diabétiques ou immunodéprimés, pourrait être favorisée par les traitements stéroïdes administrés aux patients atteint de Covid-19. On ignore combien de mucormycoses au total ont été observées en Inde, mais elles seraient au moins 300 dans le seul État du Gujarat.

Zéro mort du Covid-19 en Angleterre

A l’autre bout du monde, dans l’ancienne puissance coloniale, la vaccination massive continue de faire des miracles. Environ 52 % des Britanniques ont déjà reçu au moins une dose (35 millions d’individus) et 26,5 % les deux doses (18 millions de personnes), soit un taux de vaccination environ deux fois supérieur à celui des pays de l’Union Européenne. Résultat, le nombre de contaminations et de décès est en chute libre depuis plusieurs mois. Ce lundi, pour la première fois depuis le début de l’épidémie, l’Angleterre n’a déploré aucun mort du Covid-19 en 24h. Depuis le début du mois d’avril, le Royaume-Uni a compté 916 morts du Covid-19. Par comparaison, 1 823 personnes étaient mortes lors de la seule journée du 20 janvier, au pic de l’épidémie.

Quentin Haroche

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